Repas dégustation chez Didier Sanchez

 

Le 8 Février 2003

 

Commentaires de dégustation : Pierre Citerne

 

Tous les vins sont présentés à l’aveugle, carafés au moment du service, et servis par "salves" de deux à trois vins.

PC : Pierre Citerne- DS : Didier Sanchez – PP : Pascal Perez - LG: Laurent Gibet - VM : Vincent Mercier - RT : Roger Tauzin.

 

1. Dr. Loosen Wehlener Sonnenuhr riesling auslese goldkap 1995

PC17 – DS16,5 - PP16 - LG16,5  - RT17 – VM17. Note moyenne : 16,5.

Jaune d’or étincelant. Nez d’une grande pureté et d’une grande finesse, pénétrant, mêlant le miel, les agrumes (citron, pamplemousse) et la minéralité (note de schistes chauffés). Matière présente, longue, minérale, portée par une acidité incisive qui illumine le fruit et le sucre résiduel.

 

2. J.J. Prüm Wehlener Sonnenuhr riesling auslese goldkap 1990

PC18 - DS17 – PP17,5 - LG17 – RT19 – VM18. Note moyenne : 18.

Robe tout aussi cristalline, mais d’un or plus intense que la précédente, avec une nuance verte. Même pureté minérale au nez, avec encore plus d’intensité et d’opulence ; le fruit se fait exotique (citron vert). Plus de richesse également en bouche (proche d’un beerenauslese) ; on retrouve la même netteté aromatique, la même précision de l’acidité que dans le vin de Loosen ; grande longueur, minéralité fumée persistante.

 

3. Riesling Hugel SGN 1976

PC18 - DS18 – PP16,5 - LG16 – RT18 – VM17,5. Note moyenne : 17,5.

Superbe robe vieil or, d’une grande richesse et cependant très brillante. Nez puissant, très net et frais, même s’il est clairement évolué : du miel, une profonde minéralité pétrolée, des notes “rôties” de botrytis, des notes terpéniques de menthol, de camphre, de bonbon “suc des Vosges”. On retrouve ce même éventail aromatique typiquement riesling en bouche, avec des notes complémentaires de café, de caramel brûlé, de graphite, qui confèrent au vin une certaine austérité. La matière est liquoreuse, mais le sucre s’efface devant la profonde minéralité et la trame acide ; la longueur est exceptionnelle.

 

4. Château Climens 1975

PC(ED. ?) - DS16,5- PP? - LG14,5? – RT ?- VM15 ? Note moyenne : ?

Une forte perception d’acidité volatile dépare le bouquet (marmelade d’orange, abricot, cire, quinquina…) et la bouche de ce vin, très apprécié en d’autres occasions.

 

5. Gewürztraminer Hugel SGN “fût 28” 1976

PC15,5  - DS15,5 – PP15 - LG14,5 – RT15 – VM15,5. Note moyenne : 15.

Vieil or, reflets topaze. Nez ample, riche, miellé, nettement variétal au premier abord : très épicé, rose et loukoum, plus complexe et subtil à l’aération, avec des notes de thym, de citron vert, de meringue. Bouche veloutée et large, déployant une riche liqueur ; les saveurs sont nettes et puissantes, avec une note dominante de brûlé. La finale pâtit d’une certaine lourdeur alcoolique, mise en exergue par la discrétion de l’acidité ; cette impression finale “floue” contraste fortement avec le  tranchant des rieslings.

 

6. Pouilly-Fuissé domaine Guffens-Heynen “Vintans – L’année Louise” 1996

PC17,5 - DS18 – PP17,5 - LG17 – RT17 – VM17,5. Note moyenne : 17,5.

Robe assez pâle, reflets argentés. Premier nez réduit, végétal ; lentement, l’aération induit un bouquet cohérent et profond, pénétrant, d’une grande finesse, marqué par un élevage raffiné : boisé meringué, noisette fraîche. La matière en bouche se montre très élégante, dense, tendue, soutenue par une colonne vertébrale acide impérieuse, grande allonge, de la minéralité également. Nous pensions à Chablis ou à Puligny…

 

7. Nuits Saint-Georges premier cru blanc “Les Perrières” domaine Gouges 1996

PC14,5/15 - DS15 – PP15,5 - LG15,5 – RT14,5 - VM15. Note moyenne : 15.

Robe à peine plus dorée que la précédente. Nez original, bourguignon tout en ne l’étant pas…notes beurrées, anisées, citronnées, végétales (feuille de tomate), une pointe iodée aussi ; en tout cas moins précis et moins profond que le précédent. Matière présente, forte acidité, le développement en bouche paraît assez abrupt. Un vin intéressant, qui pâtit du voisinage du Pouilly, plus long, profond et minéral.

 

 

8. Hermitage blanc domaine Sorrel “Les Rocoules” 1991

PC14 - DS15 – PP15 - LG14,5 – RT13 – VM15. Note moyenne : 14,5.

Robe pâle avec des reflets verts, assez grasse. Nez austère mais intéressant, avec une forte minéralité qui peut évoquer un riesling, des notes de camphre et de teinture d’iode. Le manque de nerf et la présence sensible de l‘alcool donnent une bouche sudiste un peu plate, porteuse de saveurs médicamenteuses originales mais assez ingrates (pansement usagé…).

 

9. Jurançon Clos Joliette “sec” 1970

PC16,5 - DS17 – PP17 - LG16,5 – RT16 – VM16. Note moyenne : 16,5.

Superbe robe sombre mais éclatante, vieil or, avec des reflets verts “topaze brûlée”. Nez assez austère mais expressif et puissant, avec une dominante empyreumatique : café, caramel au beurre, cheminée, champignon ; on sent moins la truffe blanche qu’en d’autres occasions. Bouche riche mais complètement sèche, vertébrée par une acidité remarquable, cohérente, très longue. Nous avons eu toutefois l’occasion de boire des bouteilles de ce vin plus éclatantes, surtout au niveau aromatique.

 

10. Pouilly-Fumé “L de Ladoucette” 1990 

PC16 – DS16,5 – PP16 - LG16 – RT16 – VM16. Note moyenne : 16.

Teinte pâle, reflets verts et argentés. Nez plutôt discret, fin et frais, avec une dominante avenante de miel et de cire, de subtiles notes de buis. On retrouve la même élégance en bouche, une matière propre et cohérente, tendue par une belle acidité, dont la saveur vive et fraîche ne trahit pas l'âge respectable.

 

11. Volnay premier cru “Santenots du Milieu” Comtes Lafon 1992

PC15,5 – DS16,5 – PP16 - LG15,5 – RT16 – VM16. Note moyenne : 16.

Robe grenat assez évoluée, bordure orangée. Beau nez ouvert, tertiaire (gibier), lactique (boisé épicé encore perceptible), floral et légèrement herbacé. Bouche souple, sapide et veloutée, avant un net rappel tannique en finale. Belle réussite pour le millésime.

 

12. IGT Toscana Castello di Ama “L’Apparita” 1990 

PC16  - DS15,5 – PP17 - LG16,5 – RT18 – VM15,5. Note moyenne : 16,5.

Aspect dense et presque farouche, centre noir, mince bordure cuivrée, beaucoup de dépôt. Très beau nez, “viril”, puissant, expansif : fruit confit (amarena), tabac, chocolat, cuir, olive noire, menthol…Matière dense, musculeuse et tendue, campée sur une forte acidité et des tannins abondants, agressifs. Belle et forte personnalité ; peut-être à l’image d’un condottiere toscan, belliqueux bien qu’ami des arts et des raffinements.

 

13. Charmes Chambertin domaine Perrot-Minot 2000

PC15  - DS15 – PP16 - LG15+ - RT14,5 – VM16. Note moyenne : 15.

Robe jeune et dense, violacée. Nez franc et gourmand, flatteur, fruit framboisé de pinot bien enrobé par des notes boisées crémeuses. Dense, assez structuré en bouche, mais surtout velouté et gourmand ; on ne sent pour l’instant  ni l’allonge ni la race du terroir.

 

14. Clos de Vougeot domaine Jean Grivot 1996

PC13,5 – DS16 – PP16 - LG15 – RT14,5 – VM15,5. Note moyenne : 15.

Robe moyennement évoluée, centre profond, bords grenat. Nez pénétrant et expressif, mais manquant de fraîcheur, le fruit semble confituré, cuit, notes complémentaires de tabac et surtout de menthe. La bouche est riche, tannique, solaire, l’acidité marquée n’est pas bien intégrée, et la texture heurtée peu plaisante.

 

 

15. Echezeaux domaine Jean Grivot 1996

PC15 - DS17 – PP17 - LG16 – RT16 – VM17. Note moyenne : 16,5.

Robe dense mais marquée de reflets bruns. Nez ouvert, puissant, le fruit de pinot est un peu plus frais que dans le Clos de Vougeot, mais confit tout de même ; on sent des nuances de gibier, d’agrumes, de rose fanée. Matière nette, assez mince, beaucoup plus cohérente que celle du vin précédent, texture agréablement veloutée ; il y a pourtant un hiatus entre l’allonge, la richesse du fruit (toujours ce côté surmûr) et une certaine minceur structurelle, une certaine usure.

 

16. Pétrus 1978

PC17 – DS17,5 – PP17 - LG17 – RT16 – VM17. Note moyenne : 17.

Robe très évoluée, bords fauves largement dégradés. Bouquet délicat et séducteur, racé, complexe : tabac, cèdre, résine, café, viande, épices…Matière pleine, mûre, fraîche et élégante, d’un très bel équilibre. Charmant et savoureux, ce vin manque seulement d’un peu de poids, de concentration.

 

17. Château Latour 1970

PC(17+) – DS15,5/16 – PP16,5 - LG16,5 – RT16,5 - VM16,5. Note moyenne : 16,5.

Robe plus dense, centre brun-noir. Nez puissant, encombré d’un paramètre bouchonné/punaise peu agréable, qui disparaît presque complètement à l’aération ; on distingue par delà cette gêne olfactive un bouquet complexe, racé, de cassis, de cuir, de graphite, qui reste terrien et organique, avec des notes de sueur, de poulailler, de viscères. Matière très dense, droite, forte acidité et tannins de fer, grande allonge. Un style puissant, hautain, presque brutal, à l’opposé du charmant Pétrus 1978.

 

18. Côte-Rôtie domaine Guigal “La Mouline” 1994 

PC17,5 - DS16,5/17 – PP16 - LG17 – RT16,5 – VM18,5. Note moyenne : 17.

Robe très dense, mince bordure grenat, aspect voilé, mat, présentation “sauvage”. Nez profond, incisif, fougueux : beaucoup de petits fruits rouges et noirs, plus ou moins compotés, encens, cyprès, minéralité de pierraille chauffée ; l’acidité volatile est perceptible. Très dense en bouche, grande puissance, texture serrée, saveurs violentes mais précises, acidité marquée. Impressionnant, remarquablement peu boisé ; la typicité aromatique évoque plus Cornas que Côte-Rôtie.

 

 

19. Massandra Kokur Suroz (Ukraine/Crimée - 2 ans d’âge)

PC16/16,5 – DS15,5 – PP16,5 - LG16,5 – RT16 – VM16. Note moyenne : 16.

Teinte ambrée, vieux rose, un peu voilée. Nez très expressif, captivantes notes de thé earl grey, d’agrumes, de fruits secs, d’épices douces (muscade), de rose fanée. Matière savoureuse, le sucre résiduel est équilibré par une bonne acidité. La finale un peu chaude et simple (mutage perceptible) fait que la bouche n’est pas vraiment à la hauteur du nez.

 

20. Porto Quinta do Noval “Nacional” 1975

PC15 – DS15? – PP15,5 - LG15 – RT15,5 – VM16. Note moyenne : 15,5.

Aspect trouble, beaucoup de dépôt, brun-sanguin. Nez subtil, complexe, évoquant épices, camphre, raisin sec, thé froid, vieux rhum… Ces parfums sont malheureusement écrasés par l’alcool en bouche, tout comme la matière qui semble bien discrète ; le sucre apparaît en revanche bien intégré.

 

21. Vouvray moelleux domaine Huet “Le Mont” première trie 1989

PC16 – DS16 – PP16 - LG16 – RT15,5 – VM16. Note moyenne : 16.

Or intense, fluorescent ? Nez précis, typé, du coing, du miel, une note “grasse” et animale de rillettes, et une minéralité crayeuse distinguée. Matière aérienne, légère ; la liqueur, modérée, fait preuve d’une grande finesse. Belle expression privilégiant la minéralité et l’allonge. 

 

22. Vouvray moelleux domaine Foreau “Réserve” 1989

PC16 - DS16,5 – PP16,5 - LG16,5 – RT16,5 – VM16. Note moyenne : 16,5.

Vieil or, teinte riche un peu plus soutenue que la précédente. Nez du même acabit, net et pur, avec un peu moins de minéralité, mais par contre plus de miel et de notes rôties. Matière riche, abricot, résine, miel, très belle acidité. Une expression plus intense, aussi pure, mais moins aérienne que Le Mont.

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