Repas dégustation "Maëla" chez Didier Sanchez

 

Le samedi 24 mai 2003

 

 

Commentaires de dégustation : Laurent Gibet

 

Tous les vins sont présentés à l’aveugle, carafés en fonction de leur nature, et servis par "salves" de 2 à 5 vins.

PC : Pierre Citerne- DS : Didier Sanchez – PP : Pascal Perez - LG: Laurent Gibet - VM : Vincent Mercier - RT : Roger Tauzin.

 

 

Ø      Ordre de dégustation :

Ø      3 vins blancs secs :

1. Condrieu : Domaine Vernay "Coteaux de Vernon" 1990 :

DS15,5 - PP14,5 – PC14,5 - LG15 – VM15. Note moyenne : 15 - Prix : 40 €

-          Robe brillante et dorée.

-          Nez évolué, sur la cire, le miel d'acacia, le menthol, avec une pointe truffée, pétrolée, des senteurs exotiques. Ce nez évoque un Jurançon ou un vin alsacien moelleux (VT, SGN).

-          Bouche dénuée de sucre, grasse, prometteuse aromatiquement mais manquant de nervosité et d'éclat en finale. La défaillance en acidité exclut Jurançon. Ce vin semble démontrer les difficultés de vieillissement du viognier.

 

2. Pessac-Léognan Grand Cru Classé - Domaine de Chevalier 1996 :

DS16 - PP15 – PC15 - LG15,5+ - VM16. Note moyenne : 15,5 - Prix : 68 €

-          Robe brillante, plutôt pâle.

-          Nez assez épanoui, avec des notes de fruits blancs bien mûrs, d'ananas, accompagnées d'une touche végétale (buis), qui oriente vers le sauvignon bordelais (plutôt que ligérien).

-          Bouche pour laquelle le bois ne s'est pas encore totalement fondu. Bel ensemble, pur, correctement bâti, mais qui semble encore sur la réserve, tant en intensité qu'en persistance. A attendre impérativement.

 

3. Puligny-Montrachet 1er cru "Les Pucelles" Domaine Leflaive 1996 :

DS16,5+ - PP15,5 – PC16,5+ - LG16+ - VM16,5. Note moyenne : 16+ - Prix : 98 €

-          Robe encore plus pâle, presque blanche.

-          Superbe nez, très marqué par la noisette grillée, le beurre cuit. Odeurs complémentaires d'agrumes (citron, orange).

-          Bouche dotée d'une matière propre, dense, longue et vive. Notes végétales et fruitées. On pourrait escompter un supplément de profondeur et de race minérale. Ici aussi, à attendre impérativement.

 

 

Ø       3 champagnes récemment dégorgés :

4. Champagne Fallet-Prévostat 1976 - Dégorgé en 2002 :

DS17,5 - PP17 – PC17,5 - LG16,5 – VM17. Note moyenne : 17 - Prix : 30 €

-          Belle robe brillante, légèrement évoluée.

-          Nez minéral, légèrement oxydé, exprimant des senteurs complexes de noisette, de cire, d'amande fraîche, d'orange, de truffe noire. Un côté Jerez.

-          Bouche fine, équilibrée, longue, qui n'a pas complètement perdu ses notes fraîches de jeunesse (agrumes). Très agréable.

-          Rapport qualité/prix spectaculaire.

 

5. Champagne Bollinger  RD 1988 - Dégorgé en 1999 :

DS15,5/16 - PP15,5 – PC17+ - LG15,5+ - VM15/15,5. Note moyenne : 15,5+ - Prix : 100 €

-          Robe plus jeune.

-          Le nez dégage des notes friandes de chocolat (blanc, au lait et noir), d'orange, d'iode, de morille.

-          En bouche, la bulle se fait plus présente, remplissant la bouche dans un ensemble nerveux et encore austère, peu loquace. A attendre impérativement. Un champagne vineux, marqué par la prédominance du pinot noir (72%).

 

6. Champagne Dom Pérignon 1959 - Dégorgé en 1996 :

DS17,5 - PP16,5 – PC15 - LG16,5 – VM18. Note moyenne : 16,5 - Prix : 243 €

-          Robe la plus dorée des 3.

-          Superbe olfaction exotique, avec des notes de truffe et de caramel.

-          Bouche dotée d'une grande fraîcheur, assez éblouissante (vu l'âge du vin). Finesse, équilibre et longueur marquent une belle bouteille.

 

 

Ø       4 liquoreux :

7. Sauternes - Château Gilette "Crème de Tête" 1976 :

DS15 - PP14,5 – PC15,5/16 - LG14,5 – VM15,5. Note moyenne : 15 - Prix : 105 €

-          Robe cuivrée, reflets verts.

-          Nez engageant, marqué par le botrytis, rôti, avec des notes de miel, de menthe, de fruits confits, de noix de coco, d'écorce d'orange.

-          Bouche plutôt visqueuse, sur ces notes. Elle est fine mais manque de longueur et d'éclat. Certains pensent à un vin d'Alsace en SGN. Pas convainquant et grosse déception.

 

8. Sauternes - Château d'Yquem 1988 :

DS18 - PP17 – PC(15) - LG18 – VM17,5. Note moyenne : 17,5+ - Prix : 228 €

-          Robe brillante, juvénile.

-          Nez discret, essentiellement marqué par le bois et le menthol, avec des notes complémentaires d'ananas mûr et de guimauve.

-          Pour une fois, la bouche l'emporte sur un nez plutôt disgracieux. Très jeune, certes peu bavarde en l'état, elle possède toutefois des qualités de pureté, de finesse (on pense à la dentelle d'un Climens), d'équilibre et de persistance qui signent un grand vin en devenir, déjà délicieux et frais.

-          Ce vin, bu plus gras, plus complexe ainsi que plus voluptueux en d'autres occasions, ne fait pas l'unanimité. Il faudra surveiller de près son évolution (sur plus de 20 ans).

 

9. Sauternes : Château Roumieu Goyaud Haut-Barsac 1947 :

DS17 - PP16 – PC16,5 - LG16 – VM15,5. Note moyenne : 16 - Prix : 53 €

-          Robe ambrée, cuivrée, aux reflets verts.

-          Nez oxydé, exhalant des parfums de figue, de cacao, d'anis, de menthol, d'orange confite, de fumé, de noix. On peut penser à Jerez ou encore à Madère (avec moins d'acidité, toutefois).

-          On retrouve cet ensemble aromatique dans une bouche qui a su relativement bien résister aux outrages du temps. Elle conserve de la droiture, de la cohérence grâce à une acidité salvatrice.

-          Bonne surprise, eu égard au petit "pedigree" du domaine, et à l'âge du vin (même si le millésime est grand).

 

10. Autriche : Feiler-Artinger "Pinot Cuvée" 1995 :

DS16,5 - PP17 – PC17,5 - LG17,5 – VM18. Note moyenne : 17,5 - Prix : 38 €

-          Robe jaune citron, juvénile.

-          Nez exprimant des notes de citron confit, de coing, de citron vert. Boisé intégré et une volatile conséquente qui choque seulement certains dégustateurs.

-          Bouche gourmande, complète, fringuante. Son acidité et ses notes de coing orientent vers Vouvray ou Montlouis (mais il s'avérera que l'on est à Rust). La liqueur est imposante mais fraîche, acidulée, dénuée de lourdeur, longue.

-          Un vin convaincant, comme souvent, qui rivalise sans problème avec les meilleurs liquoreux français. Son côté immédiat, sans détours, n'est pas incompatible avec une race et surtout un potentiel de garde significatifs.

 

 

Ø       4 vins blancs secs :

11. Coulée de Serrant N. Joly 1989 :

DS15 - PP14,5 – PC(13) - LG15 – VM14,5. Note moyenne : 14,5 - Prix : 64 €

-          Robe peu intense.

-          Nez élégant, anisé, avec des notes d'agrumes, de cire, de menthe.

-          Bouche droite, relativement austère, réglissée, tendue par une belle acidité. La minéralité s'y exprime plus sous forme crayeuse que pétrolée. Peu opulente (vu l'appellation), peu expressive et lisible également, peut-on encore la qualifier de fermée (vu le millésime) ? On aimerait en tout cas un supplément de caractère, de typicité, peut-être même de netteté. On peut penser à un riesling.

 

12. Châteauneuf-du-Pape blanc - Château Rayas 1989 :

DS16 - PP16 – PC16,5 - LG16 – VM15,5. Note moyenne : 16 - Prix : 53 €

-          Robe d'intensité moyenne.

-          Nez curieusement proche du précédent (la remarque ne vaut bien entendu qu'une fois les vins dévoilés), évoluée, avec ses notes de pétrole, de menthe, d'anis.

-          Bouche proche de la précédente également, plus affirmée. Notes d'hydrocarbure (plus que de craie), de cire, d'agrumes qui rappellent le riesling. Mais certains proposent un vin plus sudiste, à base de grenache ou de clairette (style cuvée ""Argile" de la Rectorie ou "VV" de Gauby). On aimerait ici aussi un supplément de race, d'expressivité, de fraîcheur, qualités qui qualifiaient le vin en d'autres occasions (notamment lors d'un repas à la Beaugravière en novembre 2001, noté 17).

 

13. Hermitage blanc - Jean-Louis Chave 1994 :

DS15,5 - PP15,5 – PC15/15,5 - LG15 – VM15. Note moyenne : 15,5 - Prix : 83 €

-          Nez intense, alliant des senteurs de vanille, d'épices, de beurre, de menthe. Notes additionnelles acidulées de fruits exotiques (goyave, mangoustan).

-          Bouche chaleureuse, grasse, elle aussi un peu sur la réserve. Les notes d'agrumes mentholés et le caractère un peu alangui peuvent faire pencher pour un assemblage marsanne/roussanne (dominé par la marsanne). Certains dégustateurs pensent à un vin étranger.

 

14. Bourgogne Grand Cru : Montrachet de Jacques Prieur 1991 :

DS17 - PP17,5 – PC17 - LG16,5+ - VM17 . Note moyenne : 17 - Prix : 150 €

-          La robe de loin la plus dorée de la série de 4 vins.

-          Nez particulièrement démonstratif, flatteur, avec ses notes généreuses et opulentes de fruits exotiques, de vanille. Un côté un peu trop travaillé toutefois, voire légèrement factice (on rappelle que les vins sont dégustés à l'aveugle).

-          Bouche possédant une belle matière concentrée, soutenue par une acidité conséquente. Très "chardonnay (français ou américain ?), puissante, longue et épicée, avec des notes de raisins secs. A revoir dans 5 à 10 ans. Cette bouteille conclut une série un peu difficile à décrypter, malgré un carafage préalable adapté des vins  (à moins que les vins ne soient tout simplement décevants).

 

 

Ø       4 vins blancs secs (rieslings) :

15. Allemagne - J.J. Prüm Zeltinger Sonnenuhr Riesling  Spatlese Trocken 1988 :

DS16,5/17 - PP16,5 – PC17 - LG16 – VM15,5/16. Note moyenne : 16,5 - Prix : 35 €

-          Robe brillante.

-          Nez friand, minéral, mûr, composé de senteurs d'agrumes et de fruits exotiques.

-          Bouche fine, fraîche et rémanente. Elle est au contraire plutôt tranchante, encore énergique.

-          Un riesling allemand plutôt musclé, tranchant et classieux, avec pourtant seulement 10° d'alcool (on tombe parfois à 7,5° Outre-Rhin). Très peu de sucre résiduel.

 

 

16. Riesling Grand Cru : Domaine Mittnacht-Klack "Schoenenbourg" 1989 :

DS14,5 - PP15 – PC15,5 - LG14,5 – VM14,5/15. Note moyenne : 15 - Prix : 28 €

-          Robe plus intense que la précédente.

-          Nez gras, déployant des notes de fumé, de beurre, de fruits exotiques qui rappellent l'expression aromatique d'un pinot gris.

-          Bouche marquée par les agrumes, avec une finale un peu amère. Alourdie, dénaturée par un sucre résiduel excessif, elle possède moins de classe et certainement moins de tension. Certains apprécient malgré tout sa pureté et son potentiel. Rendez-vous dans 5 à 10 ans ?

 

17. Riesling Grand Cru : Domaine Kreydenweiss "Kastelberg" 1994 :

DS16 - PP16,5 – PC14,5 - LG16 – VM16. Note moyenne : 16 - Prix : 30 €

-          Nez exprimant des notes de fruits blancs, de citron vert, de cire (évolution).

-          Bouche ample, acide, offrant des flaveurs de résine et de menthol, de la minéralité. Pas de sucre résiduel, ce qui constitue un atout. On peut en revanche trouver le vin précocement évolué.

 

18. Riesling Grand Cru : Domaine Kientzler "Geisberg" 1990 :

DS16,5 - PP16 – PC16 - LG15,5 – VM16. Note moyenne : 16 - Prix : 35 €

-          Nez peu bavard, délivrant des notes d'agrumes, de minéral. Malgré l'âge du vin, il paraît encore fermé.

-          Bouche légèrement sucrée (mais moins que celle de Mittnacht-Klack), nette, tonique (légère présence de gaz carbonique), qui possède l'avantage de la vivacité. On note qu'elle semble moins évoluée que celle de Kreydenweiss. Ce vin termine une belle série de rieslings.

 

 

Ø       5 vins rouges :

19. Volnay "1er cru "Taillepieds" du Domaine Marquis d'Angerville 1990 :

DS14 - PP14,5 – PC16+ - LG14,5 – VM15,5. Note moyenne : 15 - Prix : 60 €

-          1er nez un peu réduit. L'aération clarifie l'olfaction, en dévoilant des notes de viande, de goudron, d'épices, de fruit (cassis).

-          Bouche sans concession, intransigeante, autoritaire, presque mordante du fait de son acidité (de surcroît dissociée). Un toucher de pinot, plutôt dense et tannique. On peut penser à un cru de barolo.

 

20. Vosne-Romanée 1er cru "Aux Brulées" du Domaine Méo-Camuzet 1990 :

DS17 - PP16,5 – PC17 - LG16 – VM16,5/17. Note moyenne : 16,5 - Prix : 160 €

-          Robe joliment évoluée.

-          Nez subtil, complexe, développant un bouquet composé d'odeurs de griotte, de fourrure, de cuir, de fleurs, d'épices. Très "Vosne" dans sa floralité épicée.

-          Bouche pure, fruitée, épicée, possédant de la race et de la longueur. Belle expression aromatique, solide, posée, noble et sans tapage. Elle n'atteint pour autant pas ces sommets aériens de quintessence de noyau de cerise qui confinent parfois au sublime (on pense au chambertin 1990 de Rousseau récemment dégusté chez Vincent).

 

21. Côte Rôtie : Domaine Jamet "Côte Brune" 1991 :

DS17,5/18 - PP17,5 – PC18,5 - LG18 – VM17,5. Note moyenne : 17,5/18 - Prix : 68 €

-          Robe intense, tirant sur le noir, jeune.

-          Magnifique olfaction, charmeuse en diable, complexe, combinant des senteurs de lard, de violette, de cuir, d'épices, d'olive noire charnue, peu saumurée. Très typée syrah septentrionale (et plus Côte-Rôtie qu'Hermitage, car plus aérienne, moins terrienne).

-          Bouche florale, concentrée mais fine et fraîche. Equilibre, pureté, longueur sont au rendez-vous dans ce vin possédant un charme aromatique et un soyeux structurel irrésistibles. Un vin serein, archétypal, tout en "force tranquille", flatteur mais sans ostentation Le style de la maison à l'état pur.

 

22. Hermitage : Jaboulet "La Chapelle" 1989 :

DS16 - PP16,5 – PC16 - LG16,5 – VM16/16,5. Note moyenne : 16,5 - Prix : 150 €

-          Robe intense.

-          Nez très oriental, profond, avec ses notes (un peu lactiques) d'épices, de cacao, de fruits confiturés, de cerise. On pense au grenache.

-          La bouche possède un très beau toucher, une acidité conséquente. Elle reste relativement austère toutefois, sa finale évoque l'amande. Certains pensent à une expression plus sudiste (Roussillon).

 

23. St-Julien : Château Léoville-Las-Cases 1986 :

DS17,5 - PP15 – PC17,5 - LG16,5 – VM16. Note moyenne : 16,5 - Prix : 182 €

-          Robe intense.

-          Nez épicé, herbacé. Les notes de cèdre, de réglisse, de poivron laissent peu de doutes sur l'origine bordelaise du vin.

-          Bouche racée, typée, particulièrement fraîche, encore très jeune, longue. Bonne densité, sans excès. Sa minéralité et sa tension évoquent Pauillac (mais on est ici sur un millésime acide et ferme).

 

 

Ø       2 vins rouges :

24. Pomerol : Pétrus 1976 :

DS12,5 - PP13 – PC15/15,5 - LG13 – VM14. Note moyenne : 13,5 - Prix : 450 €

-          Robe évoluée, manquant singulièrement d'intensité.

-          Nez herbacé, réglissé, qui rappelle plutôt l'autre rive. L'âge s'exprime à travers des notes bouquetées de champignon; le millésime par le côté presque cuit du raisin, peu frais.

-          Bouche relativement concentrée et chaleureuse, épicée, réglissée. Le fruit n'a pas totalement disparu mais la trame pêche par sa sécheresse, son manque d'éclat.

-          Etant donné la réputation du vignoble, quels arguments peut avancer cette bouteille (a priori convenablement conservée) pour sa défense ? A-t-il été bon un jour ?

 

25. Châteauneuf-du-Pape : domaine Trintignant Réserve du vigneron 1967 :

DS12,5 - PP13 – PC(14/15) - LG13 – VM13,5. Note moyenne : 13 - Prix : 45 €

-          Robe très évoluée, comme il se doit, brunie par l'âge.

-          Nez curieux, qui peut rappeler celui d'un vieux rivesaltes. Senteurs idoines de pruneau, de figue, d'épices.

-          Bouche évoquant un porto sec. Les notes du nez sont complétées par des notes de feuilles sèches. Un vin très usé, haletant, qui aurait du être bu bien plus tôt. Un série décevante, heureusement courte.

 

 

Ø       5 vins rouges :

26. Bourgogne Grand Cru : "La Grande Rue" 1990 du Domaine Lamarche :

DS14 - PP15 – PC14,5 - LG14,5 – VM15. Note moyenne : 14,5 - Prix : 100 €

-          Robe évoluée, aux bords bruns.

-          Nez exhalant des notes de griotte, de fourrure, d'épices, de menthol.

-          Bouche tenue par une bonne acidité. En revanche, elle manque de charme, d'éclat, et est desservie par un côté anguleux et de la sécheresse.

-          Une confirmation que le vin n'est pas (du moins sur ce millésime pourtant très favorable) à la hauteur de son terroir.

 

27. Côte Rôtie : Guigal "La Landonne" 1992 :

DS15,5 - PP16 – PC15,5/16 - LG16,5 – VM17. Note moyenne : 16 - Prix : 198 €

-          Robe intense, jeune.

-          Nez exprimant des notes intenses de cassis, de café, de fumé, de mûre, de lard. On pense à Cornas.

-          Bouche solide, dotée d'une belle trame tannique, pleine de vigueur et de caractère.

 

28. Côtes-du-Rhône rouge : Château de Fonsalette 1990 :

DS16 - PP15,5 – PC16 - LG15 – VM15,5. Note moyenne : 15,5 - Prix : 65 €

-          Nez très floral (mi rose fraîche, mi rose fanée), un rien animal, fruité, avec des flaveurs d'agrumes, de café.

-          Bouche concentrée, tannique, sanguine, pleine de vie, dotée d'une bonne acidité. On peut penser au caractère fougueux d'un Bandol.

 

29. Bourgogne Grand Cru : "Clos de la Roche" 1978 du Domaine Rousseau :

DS15,5 - PP15 – PC16 - LG14 – VM15. Note moyenne : 15 - Prix : 83 €

-          Robe évoluée, comme il se doit.

-          Nez proposant un bouquet tout bourguignon, délicat et aimable : bouquet séché, cour de ferme, petit gibier faisandé, viandox.

-          La bouche démontre encore des qualités de finesse et d'expression aromatique évoluée typée. Elle manque toutefois un peu de fraîcheur et de matière (l'alcool a tendance à s'imposer). Aurait du être bu plus tôt.

 

30. Pauillac : Château Mouton Rothschild 1986 :

DS18 - PP16,5 – PC17 - LG16,5+ - VM17. Note moyenne : 17 - Prix : 396 €

-          Robe intense, brillante, d'un violacé très juvénile.

-          Nez expressif, dense, jeune, encore marqué par le bois. Notes solaires, fruitées (cassis), épicées, mentholées. Le verre vide dégage des notes de vanille encore prononcées.

-          La bouche partage les dégustateurs. Certains lui trouvent une densité et une race incomparables, du potentiel et en même temps un charme immédiat. Ils le situent clairement au niveau d'un premier cru bordelais exceptionnel (rappelons la note de 100 chez Parker). D'autres le trouvent certes imposant, massif, plein de potentiel, mais également peu typé (on a pensé à des cabernets américains, du style de ceux produits chez Ridge, voire italiens - supertoscans), à la limite de l'exubérance aromatique par la maturité de son fruit. On peut alors rétroactivement apprécier le classicisme et la retenue plus orthodoxe du Las-Cases 1986.

 

 

 

Ø      2 vins mutés :

31. Banyuls : Docteur Parcé Mas Blanc "Rimage" Mise Tardive 1988 :

DS14,5 - PP(non noté) – PC14 - LG13,5 – VM15 . Note moyenne : 14,5 - Prix : 33 €

-          Joli robe brillante, évoluée.

-          Nez riche, complexe, combinant des parfums de cerise, de cacao, de fourrure, de figue, de miel, de pain d'épices.

-          La bouche confirme plutôt un VDN (moins d'alcool que dans un porto). Toutefois, le temps a fait quelques ravages dans cette structure qui reste simple, défaillante en matière.

 

32. Porto : C. Da Silva "Dalva" Vintage 1970 :

DS13 - PP(non noté) – PC15/15,5 - LG14,5 – VM14,5 . Note moyenne : 14,5 - Prix : 68 €

-          Robe nettement évoluée.

-          Nez bien marqué par l'alcool, avec des notes assez simples de prune et de menthol.

-          En bouche, l'alcool est bien présent, même si le fruit paraît mieux préservé que dans le vin précédent. L'expression reste un peu violente tout de même, sur des notes de fruits cuits poivrés. La fatigue seule ne peut expliquer la difficulté à réellement apprécier ces 2 vins mutés.

 

 

Ø       1 vin hongrois :

33. Tokay Aszu Esszencia Satauraljaujhely 1963 :

DS15,5 - PP(non noté) – PC16 - LG15 – VM16. Note moyenne : 15,5 - Prix : 180 €

-          Robe cuivrée, intense.

-          Nez initialement très marqué par des notes curieuses de cave, de pomme de terre germée (la bouteille s'orne d'une couche noire de champignons). Forte volatile. Des notes oxydées un peu anémiques de citron confit, de café parviennent difficilement à se frayer un passage dans cet ensemble quelque peu ingrat.

-          La bouche est l'illustration parfaite d'un équilibre remarquable entre un taux de sucre élevé, et une forte acidité. Notes typiques de citron vert et d'orange confite. Bonne longueur mais ce vieux vin, qui n'explose pas en bouche, manque de complexité et de charme.

 

 

Ø      1 digestif :

34. Whisky : Gordon & Macphail "Convalmore" Connaisseur's choice 1969 (mise en bouteille en 1994 - 25 ans) :

DS14,5 - PP(non noté) - PC(non noté) - LG15 – VM14,5/15 . Note moyenne : 14,5/15 - Prix : 73 €

-          Belle robe  ambrée, brillante.

-          Nez très caractéristique d'un whisky, avec ses notes de miel, de caramel au beurre salé, d'iode, de fumé, de cachou, de tourbe.

-          Bouche grasse mais fine, légèrement salée, pour laquelle le feu a été bien dompté. Notes d'oranges amères. Belle persistance pour cet alcool délicat et subtil. Ne semble pas assez marqué pour se situer à Islay. Evoque plutôt un Highland ou un Speyside.

-          Notes données à titre très indicatif (on a peu l'habitude de ce genre d'exercice pour les alcools de grain).

 

 

Ø       Conclusion  :

-          Un long et très complet parcours.

-          Un très beau liquoreux autrichien suivi d'un superbe riesling allemand (il est vrai que les producteurs retenus font partie de l'élite).

-          Quelques vins surprennent, divisent : Yquem 88, Mouton 86 (mais on peut leur accorder une certaine confiance).

-          Gilette 76 et surtout Pétrus 76 déçoivent.

-          Certains vins réputés sont difficiles à cerner (trop jeunes pour certains? mauvaise passe pour d'autres, qui devraient pourtant être en apogée ?).

-          Les vins de dessert sont à la peine.

-          Jamet impressionne par sa classe typée caractéristique.

 

 

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