Club toulousain In Vino Veritas

Verticale du château Cos d'Estournel Saint-Estèphe 2éme cru classé

Le samedi 17 avril 2004

 

 

Dégustation préparée par Michel Fauveau, commentée par  Didier Sanchez et hébergée par le "Club Oenophile du midi".

 

 

Ø      Quelques commentaires de contexte :

-          Les vins ne sont pas dégustés à l'aveugle.

-          La dégustation à lieu à Carcassonne, en l'hôtel de la Cité. Elle est animée par Dominique Arangoits directeur technique depuis 2000 du château Cos d'Estournel.

-          Nombre de dégustateurs : Une vingtaine.

-          DS : Didier Sanchez.

-          Les commentaires suivants proviennent de la synthèse des dégustateurs présents.

 

 

Ø      Ordre de dégustation :

1. Cos d'Estournel 2000 :

DS16,5 - Prix : 78 €

-          Robe d'un rubis pourpre dense, encre.

-          Nez de mûre, de cassis, de réglisse, d'épices, de minéral, de cèdre.

-          Bouche étoffée et concentrée, charnue et ronde en milieu de bouche, tannins doux, finale élégante, d'une grande finesse et très persistante. Impression de grande maturité. Un léger relâchement en fin de bouche.

 

2. Cos d'Estournel 1996 :

DS15,5 - Prix : 80 €

-          Robe sombre avec déjà quelques reflets bruns.

-          Nez un peu réduit, touche animale. Puis fruité, floral, épicé, herbes aromatiques et café.

-          Bouche pulpeuse, juteuse, mentholée, tannins un peu fermes et sévères, typiques du millésime en Médoc. Mais il manque un peu de trame en finale. Déception pour le millésime.

 

3. Cos d'Estournel 1995 :

DS17 - Prix : 80 €

-          Robe de bonne intensité, mais un peu plus claire. Pas d'évolution, par contre.

-          Nez fin, fruité, cerise, myrtille, très épicé et fruit frais. Etonnamment jeune et frais.

-          Bouche charnue, ronde, raffinée, dense, corsée et puissante, fruitée et veloutée. Excellent équilibre tannique, finale puissante et fondante, bonne longueur sur une fraîcheur mentholée. Etonnamment séduisant et profond, grande matière ; son acidité faible, ses tannins doux et l'alcool sont bien fondus dans l'ensemble. Plus sensuel, plus accessible et plus plaisant que le 96 qui est lui plus musclé et moins évolué.

 

4. Cos d'Estournel 1990 :

DS17,5 - Prix : 110 €

-          Robe rubis, plus profonde que le 95 mais avec quelques reflets bruns.

-          Nez de bonne intensité : mûre, fraîcheur  mentholé, terre, épices.

-          Bouche riche, concentrée, caressante et puissante. Les tannins sont fins, rond, gras, fruités ; fin de bouche suave, douce et très épicée. Encore plus de matière que le 95.

 

5. Cos d'Estournel 1986 :

DS15,5 - Prix : 92 €

-          Robe de bonne intensité, mais un peu plus claire avec des reflets d'évolution (un peu anormale pour le millésime).

-          Nez très fin, poivre, fleur, épices, fumé, minéral, tabac, un véritable bouquet en formation.

-          Bouche ferme et complexe sur des tannins un peu secs mais fins et racés. Finale austère, fraîche avec un manque de charme comme le 96. Domination d’un cabernet-sauvignon qui manque de maturité. Plus de puissance et de tannins que le 1985, qui est lui plus opulent et plus charmeur.

 

6. Cos d'Estournel 1985 :

DS17,5 - Prix : 100 €

-          Robe de bonne intensité, mais un peu claire avec une légère évolution.

-          Nez net, intense, fruité, mûr ; notes de réglisse, épices, incroyablement frais, pas une touche d'évolution.

-          Bouche très riche, longue, corsée, douce. Structure tendre, tannins compacts, fruités et épicés. Mariage d'élégance et de puissance. Me rappelle le 95.

 

7. Cos d'Estournel 1982 :

DS16,5- Prix : 140 €

-          Robe de bonne intensité, mais un peu claire avec une légère évolution.

-          Nez évolué et un peu simple évoquant le fruit très mûr (marmelade) et le gibier.

-          Bouche douce, tendre, souple et suave avec des tannins fins. Léger manque de concentration. Fin de bouche un peu chaude marquée par l'alcool.

 

8. Cos d'Estournel 1975 :

DS14 - Prix : 60 €

-          Robe rubis claire, encore jeune.

-          Nez intense de sous-bois, légèrement animal, cèdre, épicé, fumé, tabac, poivré avec quelques touches de muscade et de curry. Un vrai bouquet.

-          Bouche durement tannique et anguleuse. Bien que corsée, elle manque de charme et de fruit.

 

9. Les Pagodes de Cos 2003 :

DS15,5/16.

-          Robe d'encre, noire.

-          Nez intense de marmelade de fruits rouges, de fleurs (pivoine).

-          Bouche structurée, aimable, charnue, intense.

 

10. Cos d'Estournel 2003 :

DS17,5/18?

-          Robe d'encre, noire.

-          Nez intense de goudron, cerise, cassis, réglisse, marmelade de fruits rouges.

-          Bouche extrêmement structurée, compacte, ample, grasse, crémeuse, fruitée, compotée mais paradoxalement très fraîche, caressante, charnue, intense, avec une finale ferme et concentrée. Très grande longueur et très difficile à cracher.

 

 

Conclusion :

-          Dégustation homogène de très beaux millésimes du château, leurs effets étant bien marqués.

-          J'ai été surpris par la rondeur, le gras, l'onctuosité, l'amabilité des vins de Cos d'Estournel. Le château est vraiment loin du "standard" de l'appellation Saint-Estèphe, qui donne plutôt des vins droits, tanniques, fermes, compacts, sévères et austères. La forte proportion de merlot (40%) doit y être pour quelque chose.

-          Les nez de Cos sont dominés par les épices et les fruits rouges et noirs frais : mûre, cerise, myrtille, cassis.

-          Cos d'Estournel est à l'opposé de Montrose (que je préfère) qui est lui plus rigoureux, plus tendu et viril, plus ferme et doté de plus de poigne. J'ai l'impression que dans cette région, le merlot n'apporte pas un plus qualitatif.

-          Par rapport à mon barème de notation, je suis resté quand même sur ma faim. Alors que j'ai dégusté les plus grands millésimes de Cos de ces 20 dernières années (1995, 1990, 1985, 1982), je n'ai trouvé aucun "grand vin" (18) sauf peut-être le 2003 en devenir….

-          Je continue donc à être persuadé que le plus grand cépage du médoc (et du monde…) est bien le cabernet-sauvignon…