Club toulousain In Vino Veritas
Entraînement en vue du championnat de France RVF
de dégustation à l’aveugle
Mardi 23 Septembre 2008
La
dégustation est offerte et commentée par Philippe RICARD.
Quelques
commentaires de contexte :
Contexte atmosphérique : pression
1015 hpa – moitié de lune descendante – beau temps – sensations de
dégustation : très bonnes jusqu’au ¾ de séance, puis avec fatigue ensuite.
Tous les échantillons, issus de
ma cave personnelle, ont été placés en position verticale pendant 7 jours, puis
mis en cave de service à température adaptée une semaine avant notre
rendez-vous.
Ils ont tous été ouverts juste
avant le début de la séance.
Ils ont ensuite été carafés au
moment du service et présentés à l’aveugle.
Nombre de dégustateurs : 11.
Les verres utilisés sont les «
Expert » de Spiegelau.
DS : Didier Sanchez – LG : Laurent Gibet – PR : Philippe Ricard – MS :
Miguel Sennoun.
Ordre de dégustation
(Nombre total de dégustateurs
: 11)
1ère série : 6 rouges monocépages
languedociens
1.
Vin de Table « vin d’oeillades » - Domaine Navarre -
11,5°
(100% Oeillade)
DS13 - PR13 - LG12,5 - MS12,5
. Note moyenne : 12,8
- Robe prune, brillante, assez
foncée.
- Premiers effluves quelque peu
sauvages : mûre, griotte, épices, cuir, un peu de caoutchouc (style
carignan). Gagne ensuite en fraîcheur, avec de jolies notes de fraise.
- Matière quelque peu fluette,
sous une forme rustique, misant sur son jus délié, son acidité joyeuse.
Finale brève.
Vin simple (pour lequel certains
y voient un petit air de Gamay) mais d’une certaine franchise, certainement à
son aise, frais, sur une grillade estivale.
2.
Vin de Pays d’Oc « La Garrigue » 2004 - Commanderie de Preissan -
13,5°
(100% Grenache)
DS13,5 - PR13,5 - LG14,5 -
MS13,5 . Note moyenne : 13,8
- Robe claire, brillante, rubis,
légèrement évoluée sur le grenat.
- Initialement muet, le vin
révèle peu à peu un délicat parfum de fraise, de gelée de groseille, de
feuille froissée, de noyau, dans un style « naturel » et
spontané qui évoque à certains les réalisations du domaine de Gramenon.
- Bouche plus en subtilité qu’en
largeur, dans un style assez harmonieux, un peu trompeur puisqu’à
l’acidité, la fraîcheur, une pointe d’amertume végétale (qui aiguillent
certains vers des solutions nordistes) s’oppose une légère impression
sucrée qui ancre les autres au sud...
3.
Vin de Pays d’Oc « La Garrigue » 2003 - Commanderie de Preissan -
13,5°
(100% Grenache)
DS14,5 - PR14,5 - LG15,5 -
MS15 . Note moyenne : 14,9
- Robe assez sombre, rubis aux
intonations grenat.
- Franche et originale
présentation aromatique : sirop de cassis, fraise, pivoine, notes
balsamiques.
- Belle mâche fruitée, toute en
fraîcheur et en élégance. Ensemble vaillant, expressif, à la rusticité
très légère. Charvin est une piste sérieuse...
4.
VdP d’Oc Carignan 2006 - Domaine des Terres Falmet - 13,5°
(100% Carignan)
DS14,5/15 - PR14,5 - LG14,5 -
MS15 . Note moyenne : 14,7
- Robe noire, brillante, violine
sur un disque très étroit.
- Caractère plutôt sudiste :
riche, plein fruit (cassis, mûre, myrtille, pruneau), olive, quelques
impressions de cuit. Mais la fraîcheur de l’ensemble en a fait hésiter
beaucoup...
- Corpulence fruitée, dense,
offrant une mâche sérieuse, de la rondeur. Des notes acidulées, une
sensation minérale ferme divisent les pronostics entre une réalisation du
Roussillon et un cabernet ligérien... Dur dur...
5.
Vin de Pays des Côtes de Thongue Caberbet Sauvignon 2007 - Domaine des
Prunelles - 13,5°
(100% Cabernet Sauvignon)
DS14,5 - PR14 - LG14 - MS14 . Note
moyenne : 14,1
- Robe elle aussi bien noire,
violine sur ses bords.
- Puissantes notes de poivron
rouge, cosse de haricot, feuille de cassis, terre battue, violette, cerise
noire, cassis.
- Attaque suave, enrobée (pointe
sucrée), copieuse, dynamisée par une acidité un peu pointue, un relief
légèrement rustique. Gaillac et cabernet franc sont les 2 pistes
évoquées...
6.
Coteaux du Languedoc « Florens » 2004 - Domaine de Pech Rame -
14°
(100% Mourvèdre)
DS15,5 - PR15 - LG15 - MS15,5
. Note moyenne : 15,3
- Robe sombre, rubis.
- Très belle expression parfumée,
florale, fruitée (cassis, myrtille, fraise des bois, orange, olive noire),
épicée (poivre vert, girofle), dans un style aérien, fort élégant.
- Belle maitrise de la puissance,
du volume, de l’alcool, grâce à une appréciable finesse de texture, une
offre aromatique délicate. On reste bien dans l’équilibre. Longueur
soulignée.
Crozes Hermitage de Graillot ou
Châteauneuf du Pape de Charvin sont les deux pronostics.
Conclusion sur cette
série :
Seule sélection thématique de la
dégustation, je souhaitais nous entraîner sur des références moins célèbres du
Languedoc, au travail pourtant des plus sérieux, et surtout intéressant d’un
point de vue organoleptique, sortant parfois un peu de la « norme ».
Chose à priori réussie étant
donnée le fil à retordre qu’elle a unanimement procuré à l’ensemble des
dégustateurs.
Jolie sélection pour laquelle je
dois remercier Cathy (Les Caves de Cathy à Mauguio –
www.lacavedecathy.com), caviste à priori bien pointue et passionnée à qui j’ai
eu raison de faire entièrement confiance...
2ème série : 6 rouges
7.
Chinon « La Croix Boissée » 2000 - Domaine Baudry -
12,5°
(100% Cabernet Franc)
DS15,5 - PR16 - LG15+ - MS15 .
Note moyenne : 15,4
- Robe prune, sombre, plutôt
mate.
- L’austérité prédomine dans une
présentation très typée Cabernet Franc ligérien : terre, poivron
rouge, cassis, minéral.
- Ensemble encore un peu
« contraint », comme bridé par une expression un rien
janséniste, sous un impact minéral ferme. On apprécie déjà la finesse, la
trame séveuse, la densité, l’équilibre d’un vin promis à un bel avenir et
pour lequel les pronostics de millésime étaient tous postérieurs à 2005
(robe trompeuse) !
Rappel :
C’est
la 6ème bouteille que je bois, toujours sous le même profil.
Dernière
dégustation : Chinon « La Croix Boissée » 2000 - Domaine Baudry : 12/2007 – 15,5/20
- Robe sombre,
toujours étonnamment pourpre et jeune.
- Nez précis,
assez pur, évoquant les fleurs (pivoine, iris), le minéral, la terre,
ainsi que les fruits rouges. Ensemble assez austère toutefois.
- Bouche droite,
bâtie tant sur une belle acidité qu’une minéralité ferme, un peu stricte.
Joli jus, tanins souples, mais trame serrée, fruits quelque peu acidulés.
Ensemble
encore contenu, manquant un peu de liberté que seul le temps pourra lui offrir.
8.
Moulin à Vent « Clos du Grand Carquelin » 2004 - Château des Jacques
- 13°
(100% Gamay)
DS10 - PR11 - LG12 - MS11 . Note
moyenne : 11
- Robe rubis, brillante,
moyennement sombre.
- Diktat de l’élevage : bois
et pain grillé écrasent les fragiles notes de cerise et noyau.
- Bouche « faire-valoir »,
en suavité, avec une pointe sucrée, travaillée par un élevage
disproportionné qui masque toute forme de caractère, mais surtout les
origines du vin. Les paris partent dans tous les sens !
Une
malheureuse constante que ces caractéristiques creuses et surboisées dans nos
dégustations sur ce domaine.
9.
Bourgueil « La Petite Cave » 2002 - Domaine Amirault -
12,5°
(100% Cabernet Franc)
DS15 - PR15,5 - LG15 - MS15 . Note
moyenne : 15,1
- Robe particulièrement sombre,
peu brillante, violine.
- Encore une signature de
cabernet franc évidente : cassis, poivron rouge, terre, feuille
froissée, graphite, encre, plus une pointe foxée qui indique un début
d’évolution.
- Présentation de poids, avec de
la matière, du volume, de la puissance, soulignée d’un élevage encore un
peu présent, une sensation raisonnable d’extraction (qui assèche
légèrement), mais une finesse indéniable, un bel impact minéral.
Jolie réalisation dans ce
millésime réussi, qu’il faudra attendre...
Erreur générale pour le
millésime, estimé trop jeune : encore une mauvaise influence liée à la
robe, alors que le nez pouvait indiquer un début d’évolution.
Rappel :
Bourgueil « La Petite Cave » 2002 - Domaine Amirault :
10/10/2005 (Ganesh Club – par Jacques Prandi)
JP16,5 - PP16 - LG15,5+. Note
myenne : 16.
Robe très sombre, opaque, à
reflets violacés.
Un gros fruit très mûr
s’impose au nez, souligné par des notes de boisé, légèrement animales et
réglissées.
La bouche est concentrée, très
fraîche et juteuse avec de l’encre et de la minéralité. Bonne allonge et
tannins élégants. Le boisé est présent mais intégré, dans un style assez
moderne mais réussi et prometteur.
10.
St-Estèphe Château Meyney 2005 - 13,5°
(56% Cabernet Sauvignon – 26%
Merlot – 9% Cabernet Franc – 9% Petit Verdot)
DS14,5 - PR14(+) - LG14,5+ - MS14 . Note moyenne : 14,3
- Robe pourpre, très sombre,
brillante.
- Ecoeurement général sur des
senteurs intenses de Tahiti douche coco et vanille ! Il faut du temps, de
l’attention pour dénicher l’empreinte du cassis, de la cerise, mais
surtout de la ronce, la rafle, qui apportent un peu d’austérité, ce qui
peut mettre sur la bonne voie (certains vont trouver)... Mais que cet
élevage écrase tout !
- Même impact d’un élevage
outrancier dans une bouche crémeuse et suave. Par contre, le vin est
indéniablement structuré (tanins encore virils), généreusement constitué
(matière riche) et doté d’une très bonne acidité. Mais actuellement, c’est
la soupe à la grimâce...
11.
Gaillac « Grande Cuvée » 2003 - Domaine de Gineste -
14,5°
(Fer Servadou, Duras, Cabernet
Sauvignon, Merlot, Syrah)
DS13,5 - PR13 - LG14,5 - MS14
. Note moyenne : 13,8
- Noir, c’est noir ! Juste
une mince frange pourpre sur le disque...
- Sorte d’évidence pour un Porto
Ruby avec de puissantes odeurs de cerise noire, kirsch, chocolat, raisin
de Corinthe. Signature très VDN, intéressante car sans la chaleur de
l’alcool, dans un joli style grenache du Roussillon...
- Bouche moins subtile, avec ce
petit côté « too much » qui en met plein la vue : du
muscle, de la rondeur, de l’alcool, du sucre, c’est une démonstration de
puissance plus qu’une invitation à la régalade... Impressionnant tout de
même pour un Gaillac sur lequel personne n’avait misé (outre Roussillon,
Gourt de Mautens était aussi cité...) !
12.
Pessac-Léognan Domaine de Chevalier 2003 - 13°
(65% Cabernet Sauvignon - 30%
Merlot - 5% Cabernet Franc)
DS15,5/16 - PR15(+) -
LG15,5/16 - MS16 . Note moyenne : 15,6
- Robe presque noire, avec un
disque rubis aux reflets grenat.
- Présentation travaillée, sur
des notes torréfiées insistantes (un pur arabica !) : pain
grillé, vanille, fumée complètent une palette encore dans la barrique...
- Beaucoup de finesse de texture
dans ce vin suave, plein, assez souple (paris fréquents sur du merlot en
Rive Droite), un rien pataud aujourd’hui, surtout par l’emprise boisée,
mais avec un socle solide, des tanins sérieux, encore en relief, austères,
mais bien structurants. Le pari sur l’avenir ne semble pas trop risqué...
Entracte (bouteille offerte par Philippe
Escapat)
Champagne
Gatinois 1996
(90% Pinot Noir – 10%
Chardonnay)
DS16,5 - PR16,5 - LG15,5 -
MS16,5 . Note moyenne : 16,3
- Robe jaune or, effervescence
soutenue, bulles de taille moyenne.
- Senteurs mûres, agréablement
oxydées, avec de généreuses notes fruitées (pomme, agrumes), une pointe de
noisette, ainsi qu’une signature crayeuse très fraîche. Magnifique !
- Bouche plus fuselée, moins
généreuse, impactante, au dosage peu sensible, au minéral tranchant.
Intransigeante, mais terriblement racée. Quelle présence ! Seules les
bulles me paraissent d’une élégance plus mesurée.
Trouvé rapidement par beaucoup de
dégustateurs, déjà familiers de ce vin.
Rappels :
a. Champagne Gatinois 1996 :
15/20 - 18/10/07
Nez "pointu",
légèrement oxydé, développant des notes puissantes de pêche rôtie, de craie,
d'agrumes, de pomme. Bouche peu dosée, avec un poil de raideur (flaveurs acides
de citron prononcées, pour une finale amère), tumultueuse (effervescence
importante).
Le vin est bu après le délicat
Climens 1997, ce qui peut renforcer cette impression d'intransigeance.
b. Champagne Gatinois
1996 : 17/20 - 11/6/07
Une belle bouteille, à base de
pinot noir, qui mérite du temps. Robe dorée. Expression forte et crémeuse à la
fois (on trouve le millésime), fruité, qui met en scène des flaveurs de classe
: pêche jaune, citron, miel, épices, pointe animale. Superbe intégration de
l'acidité pour un prolongement jouissif.
3ème série : 1 rosé et 5 blancs secs
13.
Patrimonio rosé « Osé » 2007 - Domaine E Croce -
13,5°
(100% Nielluccio)
DS14,5 - PR14 - LG13,5 -
MS13,5 . Note moyenne : 13,9
- Robe rose vif, assez intense,
lumineuse.
- Senteurs fruitées et
épicées : pêche, agrumes, griotte, poivre, bonbon.
De l’accroche...
- Ensemble charnu, vineux, ferme
(amertume et minéral), au caractère sudiste non caché, mais parfaitement
tenu. Un beau rosé de gastronomie.
Des
pronostics dans le sud de la France et une mise parfaite pour Didier et
Jean-Michel.
Rappels :
a. Patrimonio rosé
« Osé » 2007 - Domaine E Croce : 02/2008 (Vinisud) – 14,5/20
Vin délibérément joyeux, pimpant (jusque dans la robe,
vieux rose, vive, presque fluo !), à l’expression fruitée irresistible,
sincère, croquante, un rien tannique ! Plus qu’un bonbon, un vin, tout
simplement !
b. Patrimonio rosé
« Osé » 2007 - Domaine E Croce : 07/2008 (BBQ IVV) – 14/20
Joli rosé vineux, fruité, à la générosité sudiste, mais à
la fois tenu et élégant (pour un Nielluccio...).
14.
Jurançon « Marie » 2005 - Domaine Uroulat (Charles Hours) -
14°
(Gros Manseng archi
majoritaire – nuage de Courbu)
DS14 - PR15 - LG13 - MS14 . Note moyenne : 14
- Robe lumineuse, paille aux
reflets vert.
- Présentation quelque peu
contenue, sur la fraîcheur du citron, de l’ananas, de la canne à sucre.
Ensemble assez distingué malgré une signature encore un peu boisée, une
impression de pâtisserie (pour Miguel, c’est du
« gâteau » !).
- Matière fine, à la fois ample
et fraîche, boostée par une acidité marquée, presque citrique. Réalisation
très digeste destinée à la table...
Rappel : Jurançon
« Marie » 2005 - Domaine Uroulat (Charles Hours) : 25/03/2008
(LG)
DS14 - PC15 - LG15,5 - PR15,5 -
MS15,5 - Note moyenne : 15,1
Nez attirant l’attention :
raisin frais, noix de coco râpée, agrumes, verveine citronnelle, menthol.
Bouche assez pleine, avec du
punch. Reste assez austère (acidité de citron vert).
15.
Pouilly-Fuissé « Vers Asnières » 2006 - Domaine Verget -
13°
(100% Chardonnay)
DS15 - PR15(+) - LG15 - MS15 .
Note moyenne : 15
- Robe paille, avec une légère
inflexion sur le jaune.
- Le chardonnay ambitieux ne fait
de doute pour personne : pain grillé, beurre, noisette, on sent
l’élevage tout proche, mais le résultat est assez noble.
- En bouche, le vin est flatteur,
avec de la rondeur, du gras, une matière qui prend du volume, peut-être
avec un rien de mollesse, mais l’aération révèle un équilibre plus serein
qui laisse présager d’un futur réussi.
Cette signature assez mûre et
voluptueuse a bien aiguillé Maxime et Romain qui ont quasiment fait le plein...
Rappel : Pouilly-Fuissé
« Vers Asnières » 2006 - Domaine Verget : 03/07/2008 (LG)
DS14,5 -
PC14 - LG14 - MS14,5/15. Note moyenne : 14,3
Nez boisé, grillé, sur les agrumes.
Du corps, légèrement minéral, pouvant rappeler un
chardonnay du Jura.
16.
VdP de l’Hérault Daumas Gassac blanc 2003 - 13°
(Chardonnay et Viognier
majoritaire puis Petit Manseng et Chenin)
DS14 - PR14,5 - LG14,5 -
MS14,5 . Note moyenne : 14,5
- Robe or clair.
- Délicat parfum de
fleur d’oranger, de lavande, de raisin de Corinthe, d’abricot, de muscat,
avec une consonnance « pâtisserie orientale » assez charmeuse.
- Matière
miélée, grasse, assez fruitée, avec le volume et le soupçon d’amertume
suffisants pour laisser planer le doute vers un Châteauneuf-du-Pape.
L’acidité en finale est la bienvenue.
Simple, mais charmant, ce blanc
languedocien nous séduit assez régulièrement.
Il n’empêche que personne ne l’avait
retrouvé...
Rappel : VdP de l’Hérault Daumas
Gassac blanc 2003 : 25/03/2008 (LG)
DS13,5
- PC13 - LG14 - PR14 - MS14,5 - Note moyenne : 13,8
Senteurs
de raisin frais, de poire, de poivre.
Goûts
plutôt flatteurs pour un peu d’amertume et une certaine générosité alcoolique.
17.
Côte d’Auxerre « Gueules de Loup » 2005 - Domaine Goisot -
13°
(100% Chardonnay)
DS15,5 - PR16 - LG13,5 - MS15 . Note moyenne : 15
- Robe jaune clair aux reflets
dorés.
- Olfaction de caractère, avec un
profil végétal (asperge, germe de patate comme dirait l’ami Bertrand)
intéressant, qui oriente certains vers le domaine de Bellivière, puis le
cépage Romorantin. Présence aussi de noisette, grillé, citron, croûte de
fromage qui en a mis d’autres sur la bonne voie...
- Bouche charnue, séveuse,
conjugant volume et fraîcheur, avec une belle acidité. Longueur très
appréciée.
Une bonne moitié a finalement
parié adroitement sur un Chablis 1er Cru.
18.
Chignin-Bergeron « Les Terrasses » 2000 - Domaine A&M Quénard -
13°
(100% Bergeron)
DS14 - PR14 - LG13 - MS14 . Note
moyenne : 13,8
- Robe or fluo très avenante...
- Olfaction riche, agréablement
parfumée : pomme, agrumes, raisin sec, fruits exotiques, une pointe
d’évolution.
- Beaucoup de matière, du gras,
un style assez capiteux, mais sans grand dynamisme, l’acidité faisant un
peu défaut à cet échantillon. L’amertume a mis quelques uns sur la voie
d’un Hermitage de moyenne puissance, tandis que d’autres y voyaient une
réalisation angevine, style Savennières... Il est vrai que l’acidité
« montagnarde » de l’appellation est ici bien absente !
Bravo en tout cas à Eddy et
Bernard, les seuls à avoir misé sur la Savoie !
4ème série : 6 blancs secs
19.
Bordeaux blanc sec Château Doisy Daëne 2004 - 12,5°
(100% Sauvignon)
DS13 - PR13,5 - LG13 - MS13 . Note
moyenne : 13,1
- Robe paille aux reflets gris.
- Présentation variétale (buis,
bourgeon de cassis, citron), doublée d’une présence boisée (toute
bordelaise...) ; traces de pâtisserie.
- Si l’offre aromatique est assez
conventionnelle, voire banale, la matière est plus convaincante :
finesse, belle acidité, longueur, on apprécie son profil digeste et
dynamique.
Rappel : Bordeaux blanc sec
Château Doisy Daëne 2004 : 25/03/2008 (LG)
DS13
- PC12,5 - LG13 - PR13,5 - MS12,5 - Note moyenne : 12,9
Nez
dominé par l’élevage : citron, buis, fleurs blanches.
Bouche
simplette, sans réelle longueur. Sa fraîcheur présente un très mince intérêt
(acidité citronnée).
20.
Chablis 1er Cru Fourchaumes 2000 - Domaine William Fèvre -
13°
(100% Chardonnay)
Echantillon bouchonné.
21.
Vin de Table « Zind » 2006 - Domaine Zind-Humbrecht -
12,5°
(65%
Chardonnay – 35% Auxerrois – indice 1 – raisins provenant exclusivement du Clos
Windsbuhl depuis le millésime 2004)
DS14 - PR14 - LG13,5 - MS13,5
. Note moyenne : 13,8
- Robe lumineuse,
jaune clair aux reflets vert.
- « Ça sent
l’Alsace » disent certains... Citron vert, pamplemousse, mandarine,
pomme, pointe de coing, marque végétale (géranium), dans un style général
un rien austère, voire fade pour certains.
- Pointe
de CO² en attaque, de l’acidité, de l’amertume (un peu ingrate), une
pointe de sucre, on reste toujours sur un
registre strict, tendu, assez puissant, qui n’invite pas vraiment à la
rigolade. Mais la matière est belle.
22.
Vin de Pays des Côtes Catalanes - Le Soula 2005 - 13°
(40% Grenache blanc, 30%
Sauvignon, Maccabeu, Roussanne, Marsanne, Vermentino, Chenin)
DS12,5 - PR12,5 - LG12,5 -
MS12,5 . Note moyenne : 12,5
- Robe paille aux reflets gris.
- Profil très fermentaire et
lactique, avec des notes de levure, champignon, yaourt, citron,
pomme ; on regrette un certain manque de spontanéité fruitée.
- Bouche bien en chair, mais
dotée d’une acidité mordante, d’un caractère aromatique qui manque d’éclat
et de pureté, pour rester sur un registre légèrement réduit.
Je ne retrouve pas les sensations
de mes précédentes dégustations de ce vin, mais recroise par contre celles du
millésime 2004...
Rappels :
a. Vin de Pays des Côtes Catalanes - Domaine Gauby
"Le Soula" 2005 : 27/05/2008 (LG)
DS14,5 - DS14,5 - PC14,5 - LG14 - MS14,5 - CD14,5. Note moyenne : 14,5
Nez un peu oxydé offrant des notes de pomme, de rhum et
d’épices.
Bouche sur des goûts de coing et de poivre blanc.
b. Vin
de Pays des Côtes Catalanes - Domaine Gauby "Le Soula" 2005 :
1/4/2008 à l’ouverture (PR)
DS15,5 -
PR15,5 – CD15. Note moyenne : 15,3
- Robe jaune dorée.
- Nez qui envoie ! Pâtisserie, brioche, crème
catalane, pomme, poire mûre, épices douces. Belle générosité !
- Charme immédiat : rondeur, résiduel, gourmandise,
le tout relevé d’une pointe acide qui apporte la tenue nécessaire.
2005 semble avoir apporté au Soula une maturité et une
générosité de matière que je ne lui avais jamais connues jusqu’alors.
Vin de
Pays des Côtes Catalanes - Domaine Gauby "Le Soula" 2005 :
1/4/2008 après 5h d’aération (LG)
DS14,5 -
LG14,5 - MS15. Note moyenne : 14,7
- Effluves fruités
et épicés : poire, abricot, guimauve, poivre, gingembre.
- On note
en bouche une certaine ampleur de chair, de l’amertume et une présence
sucrée (un peu comme dans le cas de vieille vignes éparses 2005 de
Bellivière, en moins prononcé toutefois)
23.
Viré-Clessé Tradition 2003 - Domaine de la Bongran - Quintaine - 14°
(100% Chardonnay)
DS15,5 - PR16 - LG15,5 - MS16
. Note moyenne : 15,8
- Robe jaune clair aux reflets
vert.
- Effluves généreux, mais
délicieusement frais : fruits blancs, citron, abricot, pointe
exotique. Joli parfum, à peine souligné d’un rien d’alcool.
- Texture miélée, beau volume,
une pointe de résiduel, mais une présence acide remarquable laquelle,
associée à des notes de citron, croûte de fromage et craie, a mis presque
tout le monde sur une voie chablisienne. Finale qui s’étire en fraîcheur
et harmonie.
Vin remarquablement digeste, au
sucre à peine perceptible, ce qui est assez étonnant quand on connait son
pedigree et le millésime...
24.
Côtes du Jura 2004 - Domaine Macle - 13°
(80% Chardonnay – 20% Savagnin
– élevés séparément sous voile avant assemblage)
DS15,5+ - PR16,5 - LG15,5 -
MS15,5 . Note moyenne : 15,8
- Robe jaune or.
- Noix, curry, orange amère,
profil oxydatif qui ne surprend personne. De la puissance mais aussi une
grande précision aromatique.
- Bouche très fraîche, à
l’acidité tonique, très plaisante par la finesse de texture, la netteté et
la délicatesse des arômes. Certes, on ne retrouve pas la puissance de
constitution d’un bon Vin Jaune, mais on
apprécie la « digestibilité » remarquable d’un vin qui trouvera
plus facilement sa place au cours d’un repas. Longueur grandissime.
Conclusion sur cette
série :
Cette nouvelle forme
d’entraînement, par série limitée, mais où chaque vin est assez longuement
commenté à des fins didactiques, trouve ses limites dans la longueur de la
séance.
Approchant minuit, cette série
s’est faite sous une fatigue évidente, avec des sensations passablement
pertinentes.
Comme la séance précédente où les
bordeaux rouges 2002 avaient été si durs à apprécier.
Il faut absolument réduire la
longueur de ces entraînements.
Par contre, on confirme la
pertinence à boire les rouges en premier.
5ème série : 3 liquoreux
25.
Vouvray Clos du Bourg demi-sec
2001 - Domaine Huet - 13°
(100% Chenin)
DS14 - PR14,5 - LG14 - MS14,5
. Note moyenne : 14,3
- Robe jaune clair aux reflets
gris et dorés.
- Présentation austère, quelque
peu renfrognée, sur une pomme discrète, des notes de coquille d’huître
caractéristique de ce genre de Vouvray (il n’a trompé personne).
- Cette austérité s’accentue
presque en bouche, avec un profil percutant, strict, empreint d’un minéral
assez exclusif. Certes, la texture est particulièrement fine, la sensation
précise, voire tranchante, l’équilibre étonnant (tout juste si on sent le
sucre...), mais ce n’est franchement pas la « fête du
slip » !
26.
Barsac Château Doisy-Daëne 2004 -
14°
(80% Sémillon – 20% Sauvignon)
DS16,5/17 - PR17 - LG16,5+ -
MS17 . Note moyenne : 16,8
- Robe or fluo !
- Signature aromatique lumineuse :
citron vert, ananas, agrumes, fruits blancs. Ensemble de grand style,
frais, épuré, à peine perturbé par le bois (bien adapté, qui devrait
rapidement disparaître).
- Superbe liqueur, alerte,
rayonnante, d’une grande finesse citronnée, soulignant des arômes précis
et délicats. Sa limite se situe peut-être dans sa puissance, la matière ne
soulignant pas un millésime exceptionnel, mais il n’empêche que ce vin
affiche une certaine classe.
Encore un carton plein en
pronostics et un plaisir partagé...
27.
Saussignac Château Court les Mûts 2003 -12°
(100% Sémillon)
DS13,5 - PR13,5 - LG14,5 -
MS14 . Note moyenne : 13,9
- Robe or vif.
- Olfaction
généreuse : coing, kumquat, zeste, quinquina, fruits confits.
Davantage batterie que violon...
- Liqueur grasse,
copieuse, débordante de volonté et de parfums, mais dans un style plus
sirupeux, sans l’aisance gracile espérée en fin d’une longue
dégustation... On apprécie toutefois sa netteté de fruit, sa franchise, à
la manière d’un Gaillac Renaissance de Rotier, comme en 2003.