Club toulousain In Vino Veritas

Horizontale Sauternes 1997

Vendredi 5 octobre 20007

 

 

Dégustation préparée par Didier Sanchez et commentée par Philippe Ricard pour l’après-midi et Pierre Citerne pour le soir.

 

 

Quelques commentaires de contexte :

La dégustation s’est déroulée en deux phases : l’après-midi à 14H15 puis le soir à 19H30.

Le compte rendu porte sur les deux séances.

Comme d'habitude certains vins ne se révèlent que le soir en raison de l’effet bénéfique d’une aération de 5h (dans la bouteille avec bouchon position verticale) tandis que d’autres se dégradent.

Les notes de Didier Sanchez (DS AM et DS SOIR) sont le reflet de ces variations.

Les vins sont dégustés à l'aveugle.

Les verres utilisés sont les «Expert» de Spiegelau.

DS : Didier Sanchez - PC : Pierre Citerne – LG : Laurent Gibet – PR : Philippe Ricard – MS : Miguel Sennoun - CD : Christian Declume.

 

 

Ordre de dégustation

(Nombre de dégustateurs : 12)

 

1. Château D'Arche 1997 :

DS AM16,5/17 - DS SOIR16 - PC15,5 - LG15 - PR16,5 - MS15 - CD16.

Note moyenne AM : 16,4 et SOIR : 15,4 - Prix : 32 €

Sauternes. 90 % Sémillon-10% Sauvignon (14°)

L’après-midi :

 

Le soir :

 

 

2. Château Coutet 1997 :

Prix : 42 €. Barsac. 75 % Sémillon-25% Sauvignon (14°)

Radicalement et profondément bouchonné : même le crachoir n’arrivera pas à se débarrasser de ce liège détestable !

 

 

3. Château Guiraud 1997 :

DS AM13 - DS SOIR14 - PC14 - LG14 - PR13 - MS14 - CD14.

Note moyenne AM : 13,3 et SOIR : 14 - Prix : 35 €

Sauternes. 70 % Sémillon-30% Sauvignon (13,5°)

L’après-midi :

 

Est-ce un échantillon défectueux ?

A-t’on décelé quelques travers de pourriture grise ?

Le regoûter nous semblerait prudent…

 

Le soir :

 

 

4. Château Haut-Bergeron 1997 :

DS AM17,5 - DS SOIR16 - PC16 - LG15,5 - PR17,5 - MS16 - CD17.

Note moyenne AM : 17,3 et SOIR : 15,9 - Prix : 22 €

Sauternes. 90 % Sémillon-5% Sauvignon (14,6°)

L’après-midi :

 

Le plus étonnant est que cette matière, déjà fort généreuse, ne semble pas encore totalement se livrer.

Vraiment c’est un très beau vin !

 

Le soir :

 

 

5. Château Doisy Daëne 1997 :

DS AM14,5 - DS SOIR15,5 - PC16 - LG15 - PR13,5 - MS16 - CD14,5.

Note moyenne AM : 14,2 et SOIR : 15,6 - Prix : 40 €

Barsac. 80 % Sémillon-20% Sauvignon (14°)

L’après-midi :

 

Le soir :

 

 

6. Château Doisy Daëne "Extravagant" (37,5 cl x 2) 1997 :

DS AM15 - DS SOIR17 - PC18 - LG18 - PR15 - MS17,5 - CD16.

Note moyenne AM : 15,3 et SOIR : 17,6 - Prix : 330 € (165 € la 37,5 cl)

Barsac. 100% Sémillon (13°)

L’après-midi :

 

Vin résolument à part (identifiable immédiatement), proche d’un vin de glace ou un Tokay hongrois, sans forcément la même acidité.

Un sujet à controverse, sans aucun doute, auquel nous ne sommes pas particulièrement sensibles l’après-midi…

 

Le soir :

 

7. Château Clos Haut-Peyraguey 1997 :

DS AM15 - DS SOIR15 - PC15 - LG14,5 - PR14,5 - MS14,5/15 - CD15.

Note moyenne AM : 14,8 et SOIR : 14,8 - Prix : 38 €

Sauternes. 90 % Sémillon-10% Sauvignon (14°)

L’après-midi :

 

Ah, le soufre et les liquoreux !

 

Le soir :

 

 

8. Château Rayne Vigneau 1997 :

DS AM15,5/16 - DS SOIR17 - PC17,5 – LG15,5 - PR14,5 - MS16 - CD15.

Note moyenne AM : 15,1 et SOIR : 16,6 - Prix : 35 €

Sauternes : 80% Sémillon-20% Sauvignon (13°)

L’après-midi :

 

Le soir :

 

 

9. Château Suduiraut 1997 :

DS AM14 - DS SOIR15,5 – PC(16) - LG15,5/16 - PR13,5 - MS16 - CD14.

Note moyenne AM : 13,8 et SOIR : 15,8 - Prix : 39 €

Sauternes. 90 % Sémillon-10% Sauvignon (14°)

L’après-midi :

 

Le soir :

 

 

10. Château d'Yquem (37,5 cl x 2) 1997 :

DS AM17,5/18 - DS SOIR17,5/18 - PC17,5/18 - LG17,5+ - PR18,5 - MS17,5+ - CD17,5.

Note moyenne AM : 18 et SOIR : 17,6+ - Prix : 260 € (130 € la 37,5 cl)

Sauternes. 80 % Sémillon-20% Sauvignon (13,5°)

L’après-midi :

 

Le soir :

 

11. Château Nairac 1997 :

DS AM17,5 - DS SOIR16 - PC15,5 - LG16 - PR16,5 - MS16 - CD16.

Note moyenne AM : 16,7 et SOIR : 15,9 - Prix : 42 €

Barsac. 90 % Sémillon-6% Sauvignon (14°)

L’après-midi :

 

Très jolie prestation pour un positionnement délicat : succéder à Yquem n’est pas forcément un privilège…

 

Le soir :

 

 

12. Château Rieussec 1997 :

DS AM16 - DS SOIR17,5 - PC17+ - LG17+ - PR15,5 - MS17,5 - CD15,5.

Note moyenne AM : 15,7 et SOIR : 17,3 - Prix : 58 €

Sauternes. 90 % Sémillon-9% Sauvignon (14°)

L’après-midi :

 

Le soir :

 

13. Château Climens 1997 :

DS AM14 - DS SOIR14,5 - PC14 – LG(13) - PR12,5 - MS14 - CD14.

Note moyenne AM : 13,5 et SOIR : 13,9 - Prix : 80 €

Barsac. 100% Sémillon (14°)

L’après-midi :

 

La découverte de la bouteille est la Grande déception de l’après-midi : les amateurs du cru en perdent leur latin…

L’idéal serait de regoûter.

 

Le soir :

 

 

14. Château De Malle 1997 :

DS AM14,5 - DS SOIR13,5 – PC(12) – LG(13) - PR15,5 - MS13,5 - CD15.

Note moyenne AM : 15 et SOIR : 13 - Prix : 33 €

Sauternes. 70 % Sémillon-27% Sauvignon (14,5°)

L’après-midi :

 

Le soir :

 

 

15. Château La Tour Blanche 1997 :

DS AM15 - DS SOIR15 - PC15 - LG15 - PR15 - MS14,5 - CD15.

Note moyenne AM : 15 et SOIR : 14,9 - Prix : 37 €

Sauternes. 83 % Sémillon-12% Sauvignon (13,5°)

L’après-midi :

 

Le soir :

 

 

 

 

Conclusion

(par Philippe pour la dégustation de l’après-midi)

 

 

De mémoire, 1997 a toujours été considéré comme un très beau Millésime à Sauternes.

10 ans plus tard, en tout cas à l’ouverture des bouteilles, notre constat est moins enthousiaste…

Ne boudons pas pour autant notre plaisir : 15,3 de moyenne confirme la qualité globale de cette dégustation.

Mais notre sentiment est un certain décalage avec la réputation de ces 97…

 

Certes, quelques bouteilles semblaient encore bloquées par un soufre perturbateur peu compatible avec une dégustation sans préparation, mais cela n’explique pas tout…

On peut aussi penser à une certaine immaturité de ces vins : beaucoup sont encore des bambins et la richesse de constitution de bien d’entre eux laisse augurer des vieux jours plus distingués, plus raffinés, plus expressifs.

 

Espérons-le, car en l’état, bien des Grands de Sauternes ne semblaient pas tout à fait à leur place, au point qu’hormis Yquem, au dessus du lot l’après-midi, ce sont les moins renommés qui trustent les premières places : Haut-Bergeron (très beau rapport qualité-prix), Nairac et D’Arche !

 

Point commun de beaucoup de ces vins : une belle acidité.

En effet, peu d’entre eux se sont laissés piéger par les excès du sucre : l’équilibre semble être la caractéristique de ces 97, si bien que l’identification des Barsac (habituellement plus frais), n’a pas été aussi évidente que prévue.

En tout cas pas pour tout le monde !

 

 

 

Conclusion

(par Pierre pour la dégustation du soir)

 

 

La dégustation de ce soir a permis de faire le point sur ce millésime rapidement présenté comme "grand", dans le contexte d'une décennie qui a enchaîné les années difficiles (1991, 1992, 1993, 1994 et même 1995). Malgré un certain manque d'homogénéité, l'image de vins riches, généreux, fortement botrytisés a été confirmée. Par ailleurs le manque de tension acide, de vivacité, dont le millésime se voit de plus en plus souvent accusé (dans le Sauternais même) ne s'est pas montré flagrant, du moins dans les meilleurs échantillons. Une comparaison systématique avec les vins de 1996, réputés plus incisifs mais moins généreusement dotés, éclairerait certainement notre lanterne.

 

Nous avons rencontré une majorité de bons ou de très bons vins, "classiques", pleins, richement liquoreux mais parfois trop discrets, manquant de verve et/ou de génie, ou revêches, trop statiques, mal lunés. Deux grandes réussites méritent à mon sens d'être signalées, elles ont peut-être bénéficié d'une "fenêtre" de dégustation particulièrement propice : Rayne Vigneau et Rieussec. Lors de la première séance de dégustation, la "fenêtre de tir" semble avoir été favorable à d'Arche et Haut-Bergeron, qui sont ensuite rentrés dans le rang. Évolution interne des vins au contact de l'air ou affinités électives entre eux et les deux différents groupes de dégustateurs ?...

 

Yquem et l'Extravagant de Doisy-Daëne sont à part, c'est entendu, dominant  la dégustation avec des styles et des intentions diamétralement opposés.

 

Seuls deux vins sont apparus bloqués par le soufre, désagréables en l'état ; ce n'est pas si mal, il y a progrès par rapport aux années 80. Restent les cas de Nairac et Guiraud, leur évolution trop précoce (à l'inverse trop peu protégés par le soufre ?), même si Nairac possède un fond remarquable (on peut s'interroger sur le devenir de l'éblouissant 2003 du domaine), et le mystère Climens… le 1997 ayant été goûté plusieurs fois dans le cadre du club à un tout autre niveau.

 

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