Club toulousain In Vino Veritas

Repas-dégustation « Spécial Finale Championnat RVF 2009 »

Samedi 29 août 2009

 

 

 

 

La dégustation est commentée par Pierre Citerne.

 

Quelques commentaires de contexte :

Rencontre afin de fêter les résultats IVV lors du championnat de France de dégustation à l’aveugle de la RVF 2009 : http://www.larvf.com/,finale-4-juillet-2009,12614,1109595.asp

Le repas est les vins sont proposés par les participants.

Vins avec présentation à l’aveugle, carafés au dernier moment.

Les verres utilisés sont les « Authentis n°1» de Spiegelau.

Nombre de dégustateurs : 9.

Nous regrettons les absences de Patrick Moulène, Romain Pavan, Eddy GautierGuilhem Barré, Bernard Bergé.

DS : Didier Sanchez – PC : Pierre Citerne – LG Laurent Gibet – PR : Philippe Ricard – MS : Miguel Sennoun – MF : Maxime France.

 

 

 

Ordre de dégustation

 

 

 

1. Champagne Grand Cru : Egly-Ouriet 1990 - 12°

64 mois sur lattes ; Dégorgé en septembre 1996

(75% Pinot Noir/25% Chardonnay)

DS16,5 - PC16 - LG17 - PR17,5 - MF16 - MS16,5/17.  Note moyenne : 16,6

Robe dorée, peu de bulles apparentes. Très joli nez, rassis, généreux, disert, évoquant toutes sortes de fruits jaunes, le miel, le beurre cuit, les épices (curry ?), le champignon de couche... avec un agréable début de rancio. Belle évolution en bouche, vin ample mais assez frais, nerveux, savoureux (encore plus "rassis" qu'au nez, avec des goûts de jambon fumé, de noix, de cire) ; finesse et bonne  persistance de l'effervescence. Très agréable.

 

 

2. Champagne Grand Cru : Egly-Ouriet 1990 - 12°

68 mois sur lattes ; Dégorgé en janvier 1997

(75% Pinot Noir/25% Chardonnay)

DS(?) - PC(ED) - LG16 - PR(ED) - MF(15 ou ED) - MS(15?).  Note moyenne : non notable

Très réduit, avec une acidité plus présente, une forte amertume et une expression aromatique manquant de netteté. Le bouchon sent le moisi. 

 

Rappel : Champagne Egly-Ouriet 1990 - 11/08/07 (PC+LG)

DS16,5/17 - PC16 - LG17,5 - MS17 - BLG16. Note moyenne : 16,7

Dégorgé en 1997 - Cette version est donc en 68 mois. On y sent les odeurs racées des meilleurs champagnes : fleurs enivrantes, musc, fruits blancs et rouges (75% de Pinot noir), évocation de parfumerie, minéral. Le vin est fort et fin (pensé à 1996), limpide. Faconde et fécondité. Je le bois avec un immense plaisir.

 

 

3. Champagne Grand Cru : Egly-Ouriet 1990 - 12°

98 mois sur lattes ; Dégorgé en juillet 1999

(75% Pinot Noir/25% Chardonnay)

DS16+ - PC15,5/16 - LG16,5/17 - PR17 - MF16,5 - MS16.  Note moyenne : 16,3

Robe peut-être un peu plus évoluée que les deux précédentes. Nez de (très) vieux champagne : viande fumée, nèfle, beurre cuit, sueur... Salin, austère, très vif en bouche ;  l'expression tactile du vin semble plus jeune que son expression aromatique. Belle allonge et bulle très fine. Intéressant, percutant, mais moins cohérent, moins fruité et plutôt moins plaisant que le vin resté seulement 64 mois sur lattes. 

 

Rappel : Champagne Egly-Ouriet 1990 - 11/08/07 (PC+LG)

DS16,5+ - PC(15,5) - LG15,5 - MS15,5 - BLG13. Note moyenne : 15,2

Dégorgé en 1999 - Version 98 mois. Je l’ai pensée BdB en raison de ces notes plus « blanches » de craie, de citron. Expression plus heurtée que celle du 68 mois, plus oxydative également, avec moins d’harmonie et surtout moins de tenue en bouche.

 

 

4. Champagne rosé : Roederer « Cristal » 1995 - 12°

(60%  Pinot Noir/40% Chardonnay) 

DS16 - PC15 - LG16 - PR16 - MF15,5 - MS16.  Note moyenne : 15,8

20000 bouteilles; rosé de saignée suite à une macération à froid de 5-8 jours.

Robe or profond, aucune nuance rosée décelable. Nez très original, puissant, appétissant ; tentons d'isoler quelques suggestions aromatiques : framboise, œillet, presque loukoum, levure, soupçon d'animalité... Bouche relativement ample et vineuse, agréable mais largement dosée, sucraillonne sans être gourmande. Les bulles quittent malheureusement vite le liquide, qui, au fond du verre, tiédi, laisse comme dernière impression celle d'un assez triste breuvage.

 

Rappel : Champagne Cristal Roederer rosé 1995 : 16,5/20 - 21/4/07 (LG)

Flaveurs d’agrumes et de fruits rouges qui s’envolent un peu trop dans les aiguës. Finesse gustative indéniable mais la magie n’est pas au rendez-vous.

 

 

5. Alsace Grand Cru : Domaine Marcel Deiss « Schoenenbourg » 2004 - 10°

(Majorité Riesling)

DS16 - PC16,5 - LG16,5/17 - PR16,5+ - MF16,5 - MS16,5/17.  Note moyenne : 16,5

Belle teinte dorée, assez profonde. Expression aromatique intense et pure, très nuancée, en effet loin de tout stéréotype variétal : fruits jaunes très mûrs, notes épicées "chaudes" évoquant le clou de girofle qu'il me semble déjà avoir rencontré dans les vins de ce terroir. Aérien en bouche (seulement 10° d'alcool), plein cependant, très droit malgré un sucre résiduel important ; finesse structurelle et transparence aromatique remarquable, finale dont l'équilibre, la vivacité et la fraîcheur "cristalline" évoquent  les meilleurs vins de Moselle. Une illustration très convaincante de l'approche "complantée" des grands terroirs de Jean-Michel Deiss, sans doute capable d'encore plus de nuance et de délié dans son expression avec quelques années supplémentaires.

 

 

6. Californie Paso Robles : Tablas Creek 1999 - 14,1°

(32% Marsanne, 30% Viognier, 28% Roussanne, 7% Grenache Blanc, 3% Rolle)

DS13 - PC13 - LG13,5 - PR14 - MF13,5 - MS13.  Note moyenne : 13,3

Vin élaboré en concertation avec le domaine Beaucastel (importé par Perrin).

Robe pâle, or gris. Nez "sudiste" (notes musquées de melon, de fenouil...), assez fortement boisé. Bouche très chaleureuse - l'alcool paraît encore plus important que les 14,1° annoncés -, grasse, boisée, assez lourde. Si c'est le but de l'opération, on se croirait bien dans le Rhône...

 

 

7. Alsace Gewurztraminer : Cave Coopérative D'Eguisheim & Environs "Sélection Cuvée Saint Léon IX" 1959  - Degré non indiqué

Niveau Parfait, bouteille en 70 cl.

(100% Gewurztraminer)

DS15 - PC15 - LG14,5 - PR15,5 - MF15,5 - MS15.  Note moyenne : 15,1

Robe visqueuse, aux riches reflets de vieilles dorures. Nez très évolué mais affirmant son caractère aromatique alsacien avec panache (sans que l'identité du cépage n'apparaisse évidente) : viande fumée, raisins secs, cuir, résine, Suze... Matière encore généreuse,  reflétant  le caractère solaire du millésime, riche, grasse, longue, beurrée, malheureusement débordée par l'ardeur d'un alcool dominateur qui anesthésie et alourdit la finale.

 

 

 

Les 4 vins suivants (8, 9, 10 et 11) ont été dégustés avec les verres noirs de Spiegelau

 

 

8. Sancerre - Domaine du Carrou (Dominique Roger) "La Jouline Vieilles Vignes" 2006 - 12,5°

(100% Pinot Noir)

DS14 - PC13,5/14 - LG14 - PR14+ - MF14 - MS13,5.  Note moyenne : 13,9

Aspect mat ; nez variétal, fruité mais assez austère, terreux, élevage présent sans être caricatural comme chez certains dans la même appellation. Matière pleine mais anguleuse, tannins amers, goût de framboise végétal et (à nouveau) terreux, un peu agressif. Bien typé pinot de Sancerre, (terreux = crayeux = minéral ?), devrait, espérons-le, s'amabiliser avec le temps. 

 

Rappels :

a. Sancerre rouge : Domaine du Carrou "La Jouline Vieilles Vignes" 2006 - 24/6/08 à l’ouverture (PR)

DS14,5/15 - PR14,5 . Note moyenne : 14,6 

Robe prune aux reflets violine, sombre, brillante.

Nez qui pinote agréablement : fraise, griotte, grillé subtil.

Belle finesse de jus, corps alerte, fruité, au socle acide un brin sévère. Finale minérale, presque crayeuse.

Sancerre rouge - Domaine du Carrou "La Jouline Vieilles Vignes" 2006 : mars 2008 après 5h d’aération (LG)

DS15,5 - LG14 – MS14 . Note moyenne : 14,5

On retrouve enfin un nez qui ressemble à quelques chose : élégance florale (pivoine) et fruité (griotte), épicée.

Bouche relativement austère et acide, rappelant bien en bouche sa minéralité sous-jacente.

b. Sancerre rouge - Domaine du Carrou "La Jouline Vieilles Vignes" 2006 : mars 2008 à l’ouverture (PR)

DS16,5 - PR16 - CD16. Note moyenne : 16,2

Robe sombre, violine.

Profil mûr typé pinot : cerise noire, noyau, vanille, pointe terreuse.

Matière sur les fruits acidulés, ciselée, épurée, particulièrement serrée, mais à l’approche quelque peu exclusive. Belle tenue, de la rigueur et de la droiture : finale à la signature minérale très forte. Le vin « colle » à la bouche !

Sancerre rouge - Domaine du Carrou "La Jouline Vieilles Vignes" 2006 : mars 2008 après 5h d’aération (LG)

DS15,5 - LG13 - MS14. Note moyenne : 14,2

Olfaction camphrée, rustique, développant des notes de cerise, de kirsch, de cassis, de réglisse.

Bouche acide, astringente (formidablement minérale pour Didier). Matière de volume moyen pour une expression un peu brute (et abrupte), mordante, manquant de charme (encore plus pour un pinot, avec en ligne de mire de mémorables références bourguignonnes). Pour amateurs.

 

 

9. Sancerre - Domaine du Carrou (Dominique Roger) "La Jouline Vieilles Vignes" 2006 - 12,5°

(100% Sauvignon)

DS14,5/15 - PC14,5/15 - LG14,5 - PR14,5+ - MF15 - MS14,5/15.  Note moyenne : 14,7

Robe très pâle. Nez évoquant un fruit particulièrement mûr, sans aucune variétalité. Vif, gras, intense en bouche, mais comme au nez l'expression aromatique paraît peu définie, brouillonne ; la finale, plus nette et tendue, laisse augurer une évolution intéressante.

 

Rappels :

a. Sancerre - Domaine du Carrou "La Jouline Vielles Vignes" 2006 : 16/1/09 à l'ouverture (PR)

DS12 - PR12,5 - CD12,5. Note moyenne : 12,3

Teinte paille mêlée de vert tendre.

Nez plutôt simple et timoré de pamplemousse, grillé, fleurs blanches.

Attaque souple et finale acide, dure, amère : vin sec, peu aimable.

Sancerre - Domaine du Carrou "La Jouline Vieilles Vignes" 2006 : 11/3/08 après 5h d'aération (LG)

DS14,5 - LG14,5/15 - MS14,5 - MF14,5 - EG14. Note moyenne : 14,5

Un peu plus d'intensité colorante, et encore des reflets verts.

Nez sur le végétal, les agrumes, subtilement vanillé.

Correctement construit, son attaque douce étant suivie par une finale non exempte d'acidité et de minéralité. Pas inoubliable mais légèrement plus typé (et plus vivant) que le Mellot.

b. Sancerre - Domaine du Carrou "La Jouline Vieilles Vignes" 2006 : 11/3/08 à l'ouverture (PR)

DS16,5 - PR16 - CD14,5. Note moyenne : 15,7

Toujours cette robe fluide, très pâle, avec de légers reflets dorés mêlés de vert. Expression olfactive timide, fermée (pêche de vigne), fraîche. Bouche comprimée par un duo acidité-minéralité imposant : matière serrée, pureté cristalline étonnante, droiture exemplaire. La finale laisse une impression très stricte sur les muqueuses.

Sancerre - Domaine du Carrou "La Jouline Vieilles Vignes" 2006 : 11/3/08 après 5h d'aération (LG)

DS16,5 - LG16+ - MS16,5. Note moyenne : 16,3

Nez paraissant un peu boisé, profond : citron, menthol, gingembre, poire. Matière florale, large (alcool pour autant bien intégré), avec un socle serein mais moins véloce que dans le cas du chêne marchand 2006 (minéralité plus englobée). Rien ne dit que ce beau vin de garde ne se redopera pas efficacement dans 10 ans.

 

 

10. Cabernet D'Anjou : Denis Marchais 1976 - Degré non indiqué

(Bouteille en 700 ml)

(100% Cabernet Franc)

DS15,5 - PC14,5 - LG15,5 - PR16,5 - MF15,5 - MS15.  Note moyenne : 15,4

Robe vieil or, très légèrement saumonée (quand on sait que c'est un rosé...). Le nez, d'abord assez réduit, évoque un vieux Layon, cire, sucre d'orge, malt ... des notes de fruits rouges, évoquant même clairement le cabernet franc, finissent par émerger de la réduction. Bouche cohérente dans ce registre, assez vive, avec un sucre presque résorbé, un goût vieilli qui dispense gentiment ses souvenirs de fruits rouges. Servi dans les verres noirs, ce vin a été diagnostiqué comme vin blanc à l'unanimité.

 

 

11. Quarts de Chaume : Château de Belle Rive "Clos des Quarts de Chaume" 1973 - Degré non indiqué

(100% Chenin)

DS17 - PC16,5/17 - LG14,5 - PR17 - MF17 - MS16.  Note moyenne : 16,4

Belle robe jaune fluo, comme de la Suze ! Expression aromatique puissante, pénétrante même, fortement camphrée, médicamenteuse, maltée, heureusement exempte des trop fréquentes scories alliacées de certains layons trop soufrés. Bouche dans le même esprit intense et minéral ; équilibre et tension acide, forte amertume (sans agressivité mais dont l'intransigeance peut rebuter), liqueur totalement effacée derrière cette étonnante sève amère/acide/minérale (mais richesse de constitution pourtant encore sensible). 

 

Info pour un cr (rare) sur 3 vieux millésimes 75, 61 et 57 : 

a. Quarts de Chaume : Domaine Bellerive 1975 - 29/01/09 (LG)

DS15,5/16 - PC15,5 - LG14,5/15 - MF16 - MS15 - EG15,5/16. Note moyenne : 15,5

Coing, végétal, minéral, citron vert, un peu comme à Vouvray avec en supplément un fumet de croûte de St-Nectaire comme sur les Sancerres de Chavignol.

Bouche sur ces fondamentaux, sans concession, déterminée.

b. Quarts de Chaume : Domaine de Bellerive 1975 14/11/08 (LG)

DS15,5 - PC(15,5) - LG15 - MS15,5 - EG15 - CD15. Note moyenne : 15,3

Nez encore puissant : fromage, calcaire, Suze, mousseron, citron confit, asperge. Pour Pierre, des notes rémanentes de cacahuète et de chlore trahissant un traitement au soufre carabiné (robe peu atténuée). Bouche concentrée, peu sucrée, minérale (à l'instar de celle du 1961 bu récemment). Sans impressionner, elle possède tout de même de beaux restes.

c. Quarts de Chaume Anjou Coteaux du Layon Grand Cru 1957 : Clos de Chaume du Domaine G. Lalanne - 12/11/08 (LG) 
DS16,5 - PC(16) - LG15,5 - MS16,5 - MF16,5 - EG16 - CD14,5 . Note moyenne : 15,9
Robe acajou aux reflets verts, d'âge vénérable à coup sûr.
Parfums ranciotés de caractère : pomme cuite, abricot, curry, cèpe, noix, jaune d'oeuf, sucre d'orge, thé, citron vert ... sont autant de perceptions entendues autour de la table. On peut aisément se laisser emporter vers Madère.
Bouche au punch assagi, en style demi-sec, qui survit grâce à une acidité sans compromis, tonifiante. On revient alors en Loire, sur Vouvray. Un message ancien mais nullement sénile.

d. Quarts de Chaume : Château de Belle Rive 1961 : Clos de Chaume du Domaine G. Lalanne : 16,5/20 - Repas chez Pierre du 3/05/08 (LG)

Notes de Suze, d'orange, de cachou, de champignon. En bouche le sucre estompé rend cette liqueur discrète mais cohérente et fraîche. Evolution très respectable. Je verrais bien un vieux Vouvray. Le vin souffre selon moi du voisinage avec Coutet 1950.

 

 

12. Vouvray : Foreau « Moelleux » 1995 - 13°

(100% Chenin)

DS17 - PC16 - LG15,5 - PR17 - MF17 - MS16,5.  Note moyenne : 16,5

Joli nez typé et expressif, évoquant la pomme cuite, le caramel ou le sucre candi, des notes de coquille d'huître et de malt aussi. Matière délicate, nette, portée par une très belle acidité aérienne : le "vouvray de taffetas" au sucre si discret, si élégant. Vin encore jeune ou vin intemporel ?

 

 

13. Riesling Grand Cru Geisberg : Domaine Kientzler "Vendanges Tardives" 1995 - 13,5°

(100% Riesling)

DS16,5 - PC16 - LG16 - PR16 - MF16,5 - MS16.  Note moyenne : 16,2

Robe assez mate, un peu orangée, forte précipitation tartrique. Riche nez de riesling évolué ; mentholé, miellé, fumé. Matière imposante mais alerte, pulpeuse, longue, soutenue par une belle droiture acide ; la saveur est encore plus fumée que le bouquet. Très beau riesling mature, le seul "problème" résidant dans son degré d'évolution aromatique, qui fait penser à un vin nettement plus âgé.

 

 

14. Chassagne-Montrachet 1er cru "Grandes Ruchottes" : Domaine Bernard Moreau & fils 2002 - 13,5°

(100% Chardonnay)

DS12 - PC10/11 - LG12 - PR12,5 - MF13 - MS13.  Note moyenne : 12,2

Teinte or pâle. Nez rébarbatif de boisé lactique: yaourt au citron ? Bouche déplaisante, très acide et boisée, stérile.

Pauvre chardonnay, si souvent enterré vivant dans son sarcophage plancheux... 

 

 

15. Vouvray : A. Foreau Demi-Sec 1973 - Degré non indiqué

(Bouteille en 73cl)

(100% Chenin)

DS(?) - PC(ED) - LG13,5 - PR(?) - MF(15) - MS(14,5).  Note moyenne : non notable

Vieil or à l'œil, vieux cuir mouillé au nez... La matière semble respectable mais la netteté aromatique douteuse (bouchon ?)

 

 

16. Pomerol : Château Belle Brise 1972 - Degré non indiqué

(Merlot Majoritaire)

DS13 - PC13,5 - LG13 - PR13 - MF13 - MS13,5.  Note moyenne : 13,2

Robe très évoluée, claire. Nez de vieux merlot : tabac froid, céleri, cèdre ; pas déplaisant. Bouche sèche, assez verte, mais sans l'angulosité ni l'agressivité que le millésime pouvait faire redouter.

 

 

17. Margaux : Château Giscours 1962 - Degré non indiqué

(Cabernet Sauvignon majoritaire)

DS11 - PC11 - LG10 - PR12 - MF12,5 - MS12.  Note moyenne : 11,4

Robe encore nettement rubis, semblant assez jeune... Nez "bordelais", dont les notes viandées, humiques et torréfiées n'offrent que peu de séduction. Rien de plus réjouissant en bouche : peu de chair, beaucoup d'amertume et une acidité mordante. Vin désuni et dépassé.

 

 

18. Margaux : Château Bel Air Marquis d’Aligre 1985 - 12°

(30% Cabernet Sauvignon, 30% Merlot, 30% Cabernet Franc, 10% Petit Verdot)

DS14 - PC(14) - LG13 - PR13,5 - MF14 - MS14.  Note moyenne : 13,8

Robe mate, tuilée. Nez complexe, fondu, tertiaire, qui semble pencher vers le merlot : cèdre, tabac, résine, notes herbacées, pointe truffée. Assez vineux en bouche, saveur nuancée et même assez distinguée, mais le vin devient acide et agressif en finale.

Ces vieux bordeaux, servis sans nourriture entre deux plats ne sont pas à leur avantage. Je pense que la verdeur redoutable du Giscours 62 a pu coller au palais et nuire à l'appréciation des deux autres vins.

 

Rappel : Margaux : Château Bel Air Marquis d'Aligre 1985 - 23/12/08 (MF)

DS15 - PC(16) - LG14 - MF15. Note moyenne : 15
Le nez développe d'intenses et rustiques arômes de terre battue, d'humus, de graphite, de foin, de résine ainsi qu'une touche viandée.
La bouche est sérieuse, chaleureuse avec des tanins finaux un brin asséchants. Un vin qui divise les dégustateurs, certains lui trouvant un charme désuet à la complexité réelle, d'autres, là encore, une légère déviance liégeuse...

 

 

19. Nuits-Saint-Georges 1er cru : Domaine Prieuré Roch "Nuits 1"  2006 - 13°

(100% Pinot Noir - élaboré  avec les plus jeunes vignes du Clos des Corvées)

DS16 - PC16,5 - LG16 - PR15,5 - MF16,5 - MS16.  Note moyenne : 16,1

Robe légère, mate, guillerette pourtant. Immense séduction aromatique, liberté fruitée et florale, soulignée par des notes grillées/boisées un peu présentes (ce qui m'a fait penser aux cuvées non sulfitées de Claire Naudin) et par une acidité volatile assez sensible, comme souvent avec les vins du domaine. Bouche cohérente avec ce que l'on vient de sentir, toute en parfum, suave et gouleyante, qui  peut sembler presque dépourvue de structure. Le résultat est en tout cas charmant, un vin "de plaisir" (c'est mal ?), "facile" (c'est encore pire ?), pourtant suffisamment représentatif de ce qu'il prétend être pour que tous les convives reconnaissent à l'aveugle un pinot de la Côte de Nuits (même si Laurent, ayant identifié avant tout un "sans soufre", a insisté a posteriori sur la ressemblance avec un gamay de Métras - il est donc toujours bon de rappeler que "le sans soufre gomme le terroir", même lorsque l'origine du vin vient d'être unanimement reconnue...) 

 

 

20. Beaune 1er cru « Les Sizies » : Domaine De Montille 2005 - 13,5°

(100% Pinot Noir)

DS15,5+ - PC(?) - LG(14,5) - PR14,5 - MF15 - MS15,5.  Note moyenne : (15)

Autre robe assez légère. Le vin se montre vraiment peu expressif, comme s'il était gêné par le voisinage de l'exubérance aromatique un peu échevelée du Nuits de Prieuré Roch... Enrobage un peu boisé, un peu lactique d'où émerge timidement une petite framboise. Matière assez chaleureuse, quoique vertébrée par une belle acidité, texture fine, bonne allonge. Pas grand chose de plus à dire !...  

 

 

21. Vin de Pays des Bouches du Rhône : Domaine de Trévallon 2000 - 12,5°

(50% Cabernet Sauvignon, 50% Syrah)

DS15,5/16 - PC15 - LG16 - PR16 - MF16 - MS16.  Note moyenne : 15,8

Robe assez sombre, légèrement évoluée. Expression aromatique évoquant fortement un cabernet franc, et même plus précisément un chinon ! dominante "verte", herbacée, notes d'humus,  de framboise, d'épices et de craie... Matière dense, séveuse, vive, presque austère, proposant un joli grain et une belle franchise. Un Trévallon décidément très ligérien...

 

Rappel : VdP des Bouches du Rhône - Domaine de Trévallon 2000 : 2 juin 2003 (LG)

DS16 – PP16 – LG16,5 vers 17 ?. Note moyenne : 16 

Robe violacée, intense, saturée, de belle brillance.

Le nez est une corne d'abondance de fruits variés : cassis, groseille, groseille à maquereau, cerise, fraise. Un soupçon de fumé. Un nez fin, élégant, racé, non dénué de minéralité.

La bouche est issue d'une extraction et d'un élevage privilégiant la finesse à la puissance. Cette puissance est magistralement domptée. Superbe trame tannique aux saveurs fruitées et épicées, évoquant le cabernet (mais sans raideur), fraîche, longue, sans défaillance, avec des notes subtiles d'élevage (moka, vanille). Equilibre et plaisir sont là, et bien là, dans ce vin peu austère (pour la maison), déjà abordable (cela est lié au millésime et peut-être aussi à une évolution de style d'Eloi Durrbach), particulièrement digeste. Pourrait s'avérer encore supérieur après quelques années de vieillissement. Reste cher.

 

 

22. Côte-Rôtie : Marcel Guigal 2001 - 13°

(100% Syrah)

DS13 - PC12 - LG13 - PR14 - MF13,5 - MS13,5.  Note moyenne : 13,2

Robe mate, d'intensité moyenne. Beaucoup de poivre au nez, de bois aussi. Bouche chaude et sèche, fruit éteint, saveur dominée par le poivre, monocorde. Un piteux porte-drapeau pour l'appellation.

 

 

23. Chambolle-Musigny 1er cru « Les Fuées » : Domaine Mugnier 2000 - 13°

(100% Pinot Noir)

DS15,5/16 - PC15/15,5 - LG15,5 - PR15 - MF16 - MS16.  Note moyenne : 15,6

Robe assez claire. Joli nez de pinot sensuel, floral et viandé, plutôt "doucereux" dans son expression (évocation de betterave...). Matière agréable, pulpeuse et savoureuse ; arrondie, un peu indolente, et même "pommadée" pour Didier. Manque de nerf fréquent dans le millésime.

 

Rappel : Chambolle-Musigny Mugnier Les Fuées 2000 : 14,5/20 - 26/9/03 (LG)

Nez charmeur, fruité et floral, plus dense, plus profond. Le boisé est aussi plus présent (notes légèrement caramélisées).

Sans atteindre des sommets, la bouche, encore boisée, possède plus de tenue, de densité que la précédente. Elle semble toutefois limitée en structure et en précision.

 

 

24. Cahors : Clos de Gamot 1970 - Degré non indiqué

(100% Malbec)

DS16 - PC15/15,5 - LG15,5 - PR16 - MF16 - MS16.  Note moyenne : 15,8

Robe tuilée dépouillée, centre encore grenat. Bouquet fondu, assez complexe, modérément intense, présentant une parenté avec l'expression tertiaire d'un Bordeaux (le cèdre, le tabac, le sous-bois), mais aussi des notes sui generis évoquant fortement la noix (verte et sèche) et, assez curieusement, la cire. La matière surprend en bien, déliée sans être maigre, ni sèche, austère mais fine, elle accompagne d'une pointe de douceur le cortège des saveurs tertiaires.

 

 

25. Nuits-Saint-Georges 1er cru : Morin Père & Fils 1959 - Degré non indiqué

(100% Pinot Noir)

DS15,5/16 - PC15 - LG14,5 - PR15 - MF16 - MS16.  Note moyenne : 15,4

Robe dépouillée, nettement orangée. Expression aromatique très mûre, légèrement épicée, comme une vieille confiture dont on peine à retrouver l'origine... Agréable, vivant, encore généreux en bouche, mais malheureusement dépourvu de caractère bourguignon. Je penchais pour un vieux châteauneuf.

 

 

26. Gevrey-Chambertin : Roland Thévenin 1959 - Degré non indiqué

(100% Pinot Noir)

DS(?) - PC(11 ou ED) - LGED - PR10 - MF(?) - MS(ED).  Note moyenne : non notable

Bouteille de forme bourguignonne, bouchon exécrable.

Robe brunie. Sec, décharné, tannins désolidarisés : vin passé.

 

Rappel : Gevrey-Chambertin : Roland Thévenin 1959 : 24/1/2009 (LG)

DS16 - PC(15,5) - LG(14) - MF16 - MS16 - EG16. Note moyenne : 15,6

Curieux contenant, sous la forme d'une bouteille bordelaise.

Nez délicat, fragile exprimant bien le pinot (sur Gevrey, qui plus est) : griotte, fond floral, framboise, noix. Une relative jeunesse, donc, mais elle est vraiment ternie par une tenace odeur vinaigrée.

Bouche solide pour ce pinot ancestral (du tannin, comme chez Dugat-Py, remarquera un des convives), malheureusement durcie par ce défaut importun.

Dommage que cette expression typée Gevrey, encore vivace mais un peu confuse, soit gâchée par une acescence (plus que volatile) manifeste, qui en annihile la fougue (ne jamais condamner un vin trop vite ... et lire le commentaire rédempteur qui suit).

(Maxime) Regoûté le lendemain après une nuit (courte certes!!) en vidange, curieusement le vin reste encore bien vivant, énergique et s'est débarrassé de cette acidité volatile. Il déploie un bouquet de vieille rose, d'humus et n'est pas dépourvu d'un fruité encore présent. Un vin charmant, au maintien irréprochable qui aurait presque mérité un carafage à l'ouverture!!!

 

 

27. Savennières - Coulée de Serrant : Clos de la Coulée de Serrant 1989 - 13°

(100% Chenin)

DS17,5 - PC18 - LG17 - PR18 - MF17,5 - MS17,5.  Note moyenne : 17,6

Belle robe dorée encore assez claire. Le nez, d'abord renfrogné, s'ouvre assez vite sur un riche fruité (pêche jaune, prune...) intégrant des notes iodées, confites et racinaire (gentiane). Bouche souveraine, longue, grasse, chaleureuse, mais très tonique. Une Coulée 1989 tout à fait nette, sans problème de "voile" aromatique, de réduction retorse ou d'excès de soufre ; elle m'évoque cette fois un Hermitage blanc de Chave qui aurait rencontré une veine acide... Finale magnifique, riche saveur presque pralinée, fondue dans la "douce amertume" rémanente si typique du cru.

 

Rappels :

a. Savennières : Clos de la Coulée de Serrant 1989 : 16/12/2007 (LG)

DS17 - PC16,5 - LG15,5/16 - PR16 - MS16,5/17 - BLG8. Note moyenne : 15

Un vin comparé à Clos Joliette sec 1970 et Château Grillet 1985 (quel trio !). Les 3 vins sont assez faciles à identifier à l'aveugle pour qui les pratique un peu.

Premier nez  flouté par le soufre, avec une olfaction bien recluse. L'aération lente libère une expression océanique, associant des senteurs de coing, de champignons, d'orange, de minéral. On a là une impression singulière, un peu ingrate (mais pas déplaisante) de port à marée basse.

Bouche dotée d'une belle présence dominée par l'acidité du chenin, intègre, saline, difficile à comprendre mais mémorisable (la mise en scène de ce trio de vins très personnels aide).

En 2003, on pouvait penser à un Riesling (note moyenne de 14,5/20). En 2005, le vin se goûtait mieux (note moyenne de 17/20 lors d'une verticale), avec des senteurs exotiques inhabituelles de mangue (comme dans le cas du Clos Joliette sec 1970). On peut ce midi penser à un muscadet haut de gamme (et rêver d'un accord avec des huîtres expressives). La Coulée de Serrant avance encore une fois entière, changeante, sans masque, pour le plaisir de ses amateurs et la grimace de ses détracteurs.

b. Savennières - Coulée de Serrant : Clos de la Coulée de Serrant 1989 : 16/6/2006 (Pascal Perez)

LG17 – JP16,5 - PP17,5. Note moyenne : 17

Nez minéral (craie), marin (iode, coquille d’huître) et pourvu de fruits blancs.

Bouche dense, tendue et cristalline, vertébrée par une acidité vibrante. La minéralité très présente a orienté la majeure partie de l’assemblée vers Chablis, Corton-Charlemagne ou même Puligny.

La réglisse blanche, les fruits blancs, la pureté d’ensemble et la longueur concourent à une expression bien plus convaincante que la plupart de celles livrées par les derniers millésimes.

c. Savennières - Coulée de Serrant : Clos de la Coulée de Serrant 1989 : 10/6/2005 (PC)

DS17 – PC17/17,5 – MS17,5/18. Note moyenne du groupe : 17/17,5

Robe intense, proche de celle du 1990, avec davantage de brillance.

Nez concentré, riche mais frais, délié mais pas exubérant : mangue (quel exotisme pour la Coulée !), beurre frais, rillettes…

Beaucoup de présence en bouche, d'assise, de gras, avec nettement plus de fraîcheur, de finesse, d'élégance que dans le 1990.

d. Savennières - Coulée de Serrant : Clos de la Coulée de Serrant 1989 : mai 2003

DS15 - PP14,5 – PC(13) - LG15 – VM14,5. Note moyenne : 14,5

Robe peu intense. Nez élégant, anisé, avec des notes d'agrumes, de cire, de menthe.

Bouche droite, relativement austère, réglissée, tendue par une belle acidité. La minéralité s'y exprime plus sous forme crayeuse que pétrolée. Peu opulente (vu l'appellation), peu expressive et lisible également, peut-on encore la qualifier de fermée (vu le millésime) ? On aimerait en tout cas un supplément de caractère, de typicité, peut-être même de netteté. On peut penser à un riesling.

 

 

28. Sauternes : Château Guiraud 1995 - 13,5°

(65% Sémillon, 35% Sauvignon)

DS14 - PC14 - LG13,5 - PR14 - MF14 - MS14.  Note moyenne : 13,9

La robe, rousse avec des reflets topaze, semble indiquer un vin très évolué. Nez confit, assez simpliste : sucre roux et beaucoup d'épices (évocation pour moi surprenante de cannelle, d'autres imaginent plus classiquement le safran).  Banane flambée !... Bouche très amère, très marmelade d'orange, semblant manquer d'idée et de direction. Sauternes assez étonnant, peu agréable mais curieux.

 

 

29. Produit du Québec - Cidre de Glace : Verger Lacroix "Givre de Saint Joseph" NM - 10°

(100% Pommes) A titre d'information bouteille de 350 cl, prix de 21,50 €

DS14 - PC(14,5) - LG14 - PR15 - MF15 - MS13,5.  Note moyenne : 14,3

Aspect visqueux, teinte vieil or. Nez de cidre en effet, expression de pomme fermentée simple mais nette. Bouche saline, aiguë, dont la liqueur s'efface devant une acidité mordante.

 

 

30. Produit du Québec - Cidre de Glace : Le Domaine Orléans "L'Igloo" NM - 10°

(100% Pommes) A titre d'information bouteille de 375 cl, prix de 22,50 €

DS14,5 - PC(13) - LG13 - PR14 - MF14 - MS14,5.  Note moyenne : 13,8

Même présentation visuelle. Arômes moins nets, moins plaisants, quelques odeurs de paille. Moins d'acidité mais davantage d'amertume en bouche.

Ces deux "cidres de glace" nous semblent nettement moins intéressants que la version dégustée en mars 2008, premier contact avec ce breuvage pour la plupart d'entre nous.

 

Pour info : Cidre de glace du Canada 2005 – Domaine Pinnacle - 25/03/08 (LG)

DS16 – PC(16+ !) - LG16 - PR16 - MS16 - Note moyenne : 16

Nez à part conjuguant des notes fruitées gourmandes, personnelles et variées : ananas frais, banane flambée, cidre ou plus précisément calvados, abricot, mangue, citron vert, cannelle, pomme d'amour. En plus insolite, on a aussi orchidée et escalope de veau à la crème et aux champignons.

En bouche, le vin est bâti sur une acidité importante (mais nullement agressive car enrobée d'une revigorante douceur sucrée).

Bouche baroque, pointue, fruitée, assez magnétique.

 

 

 

 

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