Fête des vins de Langon

Dimanche 6 septembre 2009

 

 

 

1. Vins de Pays des Côtes Catalanes : Ferrer-Ribière « Empreinte du Temps de nos Vieilles Vignes » 2007

(100% Grenache Gris)

DS14 - PC14 - LG13,5. Note moyenne : 13,8

Robe très légèrement saumonée, qui orientera malencontreusement quelques dégustateurs sur un rosé (de grenache ou de mourvèdre). 

Nez timide, un peu sommaire, légèrement oxydatif : prune, fleurs, épices (avec un poivre net).

Bouche dans sa grande jeunesse, alcoolisée, à la finale sensiblement amère (zeste). J'y vois un cépage assez neutre aromatiquement (grenache, en l'occurrence, et gris, vu la robe), né en Roussillon (le maccabeu a également été envisagé).

 

 

2. Alsace Riesling Grand Cru Schlossberg : Domaine Paul Blanck 2005

(100% Riesling)

DS15 - PC14/14,5 - LG15. Note moyenne : 14,8

Robe dorée, brillante. 

Nette olfaction de Riesling composée de senteurs de terpènes, de fleurs blanches, de tilleul; encore assez simplement citronnée.

Bouche caractérisée par une certaine légèreté structurelle et alcoolique (explication par le millésime plus que par le territoire de provenance : Altenberg de Bergbieten ?, Luxembourg ?). Franchise et fraîcheur (pas de sucre résiduel - ce qui peut ici constituer une surprise, le millésime 2007 paraissant plus probable) représentent ses principaux atouts.

 

 

3. Bandol : Château Vannières 2004

(90% Mourvèdre/10% Grenache)

DS13,5 - PC13,5 - LG14. Note moyenne : 13,7

Robe brillante, invitante, moyennement intense, impliquant quelques signes visuels d'évolution.

Nez très mûr, corsé, que je prendrai d'emblée pour celui d'un grenache : figue, cerises à l'eau de vie, épices, tabac. L'évolution lui a également conféré un petit quelque chose de pinot noir. 

Bouche minérale, relativement fraîche malgré une certaine quantité d'alcool (l'acidité est bien là, qui fera proposer tempranillo, sangiovese, carignan en Corbières ou bien encore Provence). Passablement réservée, ferme (va pour un grenache du Roussillon ou en Provence). Pas facile à trouver, notamment en absence des notes caractéristiques camphrées, foxées et d'herbes infusées du cépage dans cette région.

 

 

4. Gevrey-Chambertin : Domaine Trapet "Ostrea" 2006

(100% Pinot Noir)

DS15,5+ - PC15,5/16 - LG16 . Note moyenne : 15,8

Robe claire, dénonciatrice du cépage.

Nez aérien, fleuri, kirsché (noyau), pour confirmer ce pronostic. Epicé et lacté (2006 est probable).

Confirmation plus avant en raison d'une matière acidulée (peu éraflée ?), fine, aux beaux contours, possédant du volume tout en restant leste. Pensé Volnay 1er cru de Michel Lafarge. Sorte de ticket à la belle et grande Bourgogne, élégante et parfaitement digeste, elle a tout pour bien évoluer.

 

 

5. Quarts de Chaume : Domaine Jo Pithon 2000

(100% Chenin)

DS14 - PC14 - LG(14). Note moyenne : 14

Robe orangée.

Le vin, manifestement plus tout jeune, dévoile des notes variées d'abricot, de marmelade d'orange, d'orangette, de Cointreau, de coing, de raisin de Corinthe, de datte. Douceur miellée et safran (ou plutôt teinture d'iode trahissant une déviance aromatique ?). 

Matière assez replète, assez fine mais sans éclat particulier (un peu végétale - Suze, un peu terreuse), qui pourra m'orienter vers Gaillac (ce manque de reprise pas inhabituel). On pouvait également penser à Ste-Croix-du-Mont.

 

 

A table pour le déjeuner :

Chili  - Casa Lapostolle "Cuvée Alexandre" 2007

(85% Cabernet-Sauvignon, 8% Syrah, 5% Carmenere, 2% Cabernet-Franc)

DS12 - PC(non gouté) - LG12. Note moyenne : 12

Cassis du cépage pour un vin dont la violence alcoolique submerge le palais.

Vraiment difficile à ingurgiter.

 

 

6. Montlouis : Domaine François Chidaine « Les Choisilles » 2006

(100% Chenin)

DS14 - PC14,5 - LG14 . Note moyenne : 14,2

Robe intense.

Nez fruité évoquant la pomme, les fruits exotiques (dont le citron vert), le sucre d'orge, la menthe fraîche. J'ai l'impression d'être face à un jeune Jurançon. 

Bouche sur le fruit, acide, un peu paradoxale car elle n'est pas totalement dénuée de chaleur alcoolique (Anjou de Richard Leroy, Savennières et même Roussanne seront débattus).

 

 

7. Meursault 1er cru « Les Charmes » : Deux Montille 2004

(100% Chardonnay)

DS14 - PC14 - LG14,5. Note moyenne : 14,2

On trouve ici des senteurs de citron lacté, de minéral, d'ananas, de citron vert.

Bouche expressive mais simple, minérale, aiguisée (sans toutefois l'acidité "poinçonnante" du Foreau 1984 qui sera subie le soir). Pour Pierre, une présentation étroite, aux inflexions végétales appuyées (asperge, racines) signant le millésime. Pensé ici à un possible Jurançon (acidité exotique) puis à un chardonnay du Jura avant de finir sur Pouilly-Fuissé (pour l'évocation exotique). Configuration particulièrement surprenante pour un tel cru, usuellement plus amène (mais le millésime est rude, pour de nombreux crus).

 

 

8. Italie : Valpolicella Classico Superiore Ripasso – Stefano Accordini «  Acinatico » 2006

(Corvina Veronese 60% , Corvinone 15%, Rondinella 20% Molinara 5%)

DS14 - PC14 - LG14,5. Note moyenne : 14,2

Robe violacée, intense.

Le nez émet d'emblée des notes aromatiques évoquant à la fois le brûlé et le sucré : crème et bourgeon de cassis, cacao, violette, fumée. Paille et volutes mentholées en sourdine également, pour diriger vers un malbec argentin (pouvant peu ou prou se comparer à un grenache, assez ferme au palais).

Bouche dense, sensiblement sucrée. Equilibre et buvabilité potables sans plus. Comme la veille, personne ne devinera le cépage corvina du Vénéto (les choix se porteront plutôt sur Vacqueyras ou le Languedoc). Une bouteille riche mais manquant d'élégance, qui se boit toutefois un peu mieux que celle croisée la veille au soir.

 

 

9. Pomerol : Château Clinet 2001

(Merlot majoritaire)

DS15,5 - PC14,5 - LG14,5. Note moyenne : 14,8

Robe un peu vieillie, semble-t-il.

Nez plutôt boisé, révélant un fruit mûr, du poivron rôti, du cèdre, de la réglisse, de la menthe (pour souffler "merlot"). Ces repères sont complétés par un départ d'évolution (tabac, cuir, truffe, fumée : Pessac tiendra ainsi assez logiquement la corde, d'autant plus plausiblement que la matière est tout en rondeurs). 

Livraison curieuse, évoluée, peu sobre (sous la forme d'un vin exagérément capiteux et copieux, à la sucrosité parfaitement sensible - 2003 ?). Un résultat assez en écho à la dégustation d'avril 2007, pour une richesse de constitution un brin désarçonnante, encore plus sur ce millésime "frais".

 

Rappel : Pomerol Eglise-Clinet 2001 : (14/20) - 30/4/07

Olfaction peu attirante, pour du fruit confituré et des notes exagérées de coco. Bouche concentrée, acariâtre en l'état (dure voire presque séchante, chaude, sensation sucrée). Des signes positifs dans la finesse et la concentration. Moins épanoui qu'Angélus 2001, moins « certain » que La Conseillante 2001 (hiératiquement prometteur), moins « évident » aussi que Cos d'Estournel 2001 ou Montrose 2001. Un vin difficile à jauger, à revoir (évidemment).

 

 

10. Châteauneuf-du-Pape : Domaine du Bosquet des Papes 2007

(45% Clairette, 35% Grenache, 20% Bourboulenc )

DS14 - PC14,5 - LG15. Note moyenne : 14,5

Exhalaisons plus délicates qu'aromatiquement puissantes, sudistes, très castelnoviennes : fleurs et fruits blancs, calisson, anis, guimauve. Le tout est relevé d'épices, en particulier de gingembre. Et comme dans le cas du domaine du Grand Tinel 2005 goûté à la finale RVF 2009, on décèle d'indiscutables inflexions minérales.

Bouche ample et fine, dont la juvénile douceur de fruit corsée m'entraîne vite vers Châteauneuf 2007, en cépages méditerranéens harmonieusement mélangés (mais j'aurais classé le grenache en tête). La clairette apporte une bonne acidité et le vin se termine sur une sensation assez ferme de peau de raisins (plus que de réelle minéralité ?) qui peut possiblement faire penser au vermentino (Arena plutôt que Leccia, en raison de l'affabilité du goût).

 

 

11. Côtes du Roussillon Villages : Domaine Gauby « Vieilles Vignes » 2006

(35% Grenache, 30% Carignan, 20% Syrah, 15% Mourvèdre)

DS14 - PC14 - LG13,5. Note moyenne : 13,8

Le vin me semble servi un peu plus chaud.

Coloration d'intensité moyenne.

Nez exprimant la maturité des baies, sur les cerises confiturées, le marc, les épices, les fleurs : très grenache, de fait.

Matière me paraissant manquer de velouté (un peu fluide), marquée par l'élevage, stricte. Ce constat, évidemment en déphasage avec l'impression aromatique et surtout la trace de sucre résiduel, qualifie une cuvée peu sensuelle, selon moi représentative de nombreux Côtes-du-Roussillon 2006. Notons qu'un groupe de dégustateurs imaginera un cabernet-franc ligérien, minéral et frais. Un style en débat ces derniers temps (la sous-maturité ?, le recours accentué au carignan).

 

 

12. Madiran : Château Bouscassé "Vieilles Vignes" 2002

(100% Tannat).

DS13 - PC(14) - LG13. Note moyenne : 13,3

Robe peu perméable à la lumière.

Le nez "envoie du lourd" : cacao, épices, marc, menthe, fruits noirs (myrtille, cassis). Légèrement foxé et ferrugineux.

Bouche massive, sans ménagement, dont la générosité de flaveurs est portée par un substrat aux tannins vigoureux (malbec argentin aux tannins moins enrobés qu'à l'accoutumée ou Cahors 2003 ?). On voit encore ici un Madiran très nouveau monde, au titre alcoolique décomplexé peu favorable (bravo aux 3 équipes qui ne se sont pas laissées prendre au piège de ce profil de lutteur).

 

 

13. Côte-Rotie : Domaine Burgaud 2006

(100% Syrah)

DS14,5 - PC14,5 - LG15. Note moyenne : 14,7

Cassis, cerise, violette, poivre et menthol définissent un cocktail aromatique proche de celui d'une syrah septentrionale. Proche mais pas immédiat (pour moi en tout cas).

Bouche possédant un grain de belle qualité, cohérente et correctement longue, avec une certaine générosité corsée qui peut évoquer Cornas (et même, en grand écart, le grenache). La jeunesse la maintient encore dans une partition aromatique assez simple. On dira que l'on a pas affaire ici à une Côte-Rôtie qui fait la roue, en termes d'arômes et de soyeux  (ce n'est ni Rostaing 2006 ni encore moins Jamet 2006).

 

 

14. Espagne : Montilla-Moriles - Alvear "PX Solera 1927"

(100% Pedro Ximénez)

DS16 - PC14,5 - LG17. Note moyenne : 15,8

Arsenal aromatique sans surprise, unanimement décodé : café, datte, figue, pruneau, cachou, kumquat, banane cuite, raisin de Corinthe ...

Bouche démonstrative, à la puissance de goût impressionnante (des goûts sucrés qui amènent beaucoup de persistance), épaisse mais pas si roborative que cela (pas sirupeuse en tout cas, pour mon goût instantané). J'y reviendrai en plusieurs petites lampées homéopathiques gourmandes.

 

Rappels :

a. Montilla Moriles Alvear PX 1927 : 15/20 – 7/9/08

Un Pedro classique, de type « service minimum », épais, tapissant sans entrave le palais de saveurs plantureuses (pruneau, datte, figue, kumquat).

b. Montilla Moriles Alvear PX 1927 Dulce Viejo : 16,5/20 – 31/12/07

Belle interprétation de ce genre de vin de méditation. L’arsenal aromatique est là, dominé par le cachou et la figue. Le vin, d’allure visqueuse comme il se doit, préserve un équilibre andalou caractéristique. Cela dit, nulle extase en termes de complexité et de queue de paon.

c. Montilla-Moriles Alvear - Pedro Ximenez “Dulce viejo” 1927 : 5/6/07 (PC)

DS16,5 - PC16,5 – CD17 – VM17. Note moyenne : 17

Robe opaque et sirupeuse

Nez étonnement frais et aérien, très typé, un fond énorme de mélasse et d'olive noire, ennobli par des notes de feuille de menthe et de rose.

Bouche très sucrée mais paradoxalement très fine. Un charme et une définition proches de ceux des vins plus réputés de Toro Albala.

 

 

 

Repas-dégustation chez Jean-Claude Deluc

Dimanche 6 septembre 2009

 

 

 

15. Champagne Grand Cru : Gatinois "Aÿ" 1990

(Très grosse majorité Pinot Noir)

DS17 - PC17 - LG16,5. Note moyenne : 16,8

Belle rectitude minérale pour un style particulièrement austère. 

 

 

16. Champagne Grand Cru : Pierre Moncuit Blanc de Blancs « Cuvée Nicole Moncuit Vieilles Vignes » 1990

(100% Chardonnay)

DS15 - PC12,5 - LGED. Note moyenne : Non notable

On note ici une dissociation suspecte : acidité, dosage, amertume prononcée. Une bouteille désarticulée, pas hyper nette, probablement pas représentative (cf. le rappel).

 

Rappel : Champagne Moncuit Cuvée Nicole Moncuit VV 1990 : 17/20 – 3/5/08

Très producteur champenois (plus que grande maison). Senteurs de classe et complexes : minéral, coquillage, agrumes, pêche, champignons, épices. Du charme, de l’énergie et de la tenue ainsi qu’une jeunesse préservée. Ragaillardissant !

 

 

17. Allemagne : Nahe -  Emrich-Schönleber Riesling Spätlese « Monzinger Halenberg » 2004

(100% Riesling)

DS15 - PC14 - LG15. Note moyenne : 14,6

Impression très mosellane : citron, citron vert, cumin pour un taux d'alcool spécifiquement bas. Un sucre résiduel qualifiant bien un spätlese. Se laisse boire mais Pierre lui reproche un caractère végétal marqué (le millésime 2004 ayant ici encore fait des siennes).

 

 

18. Gaillac : Domaine de Causses Marines « Les Greilles » 2007

(Mauzac, Loin de L’œil, Muscadelle, Ondenc)

DS13 - PC(13,5) - LG13. Note moyenne : 13,2

Une cuvée muscatée, épicée, assez grasse mais non dénuée d'acidité.

Pas facile à localiser, encore qu'un Tokaji sec aux accents musqués (tel celui bu la veille) pourrait peut-être faire l'affaire ?

Respectable service minimum.

 

 

19. Lirac : Domaine de la Mordorée "Cuvée de la Reine des Bois" 1998

(Grenache 30 %/Viognier 15 %/Roussanne 15 %/Marsanne 10 %/Picpoul 10 %/Clairette 10 %/Bourboulenc 10 %)

DS14 - PC(ED) - LG13,5. Note moyenne : 13,8 ou ED

On part ici sur un fruit généreux (poire), épicé et sensiblement terpénique (tiens, un peu comme à Châteauneuf), à la manière d'un vin alsacien, plus particulièrement en pinot gris (pour la tendance à l'embonpoint, qui fera sens aussi sur la cuvée proposée).

Matière douillette, offrant un taux d'alcool plutôt méridional. Sans être bouleversante, elle a toutefois bien vieilli, d'autant que je ne suis pas sensible (à l'instar de Didier) au liège détecté par l'appareillage cognitif millimétrique de Pierre.

 

 

20. Vin de Pays d’Oc : Domaine Cazal Viel « Viognier » 1996

(100% Viognier)

DS14,5 - PC14,5 - LG14. Note moyenne : 14,3

Un vin aromatique, puissamment épicé, joufflu, un peu amer. Pensé à un pinot gris grandiloquent de chez Zind-Humbrecht. D'autres tenteront une Roussanne (rhodanienne ou même savoyarde).

Malgré ces errements, on ne sera pas trop surpris par la truculence de l'expression en découvrant le cépage employé (et la région de production).

 

 

21. Vouvray : Domaine Foreau "Sec" 1984

(100% Chenin)

DS14 - PC(13,5) - LG12,5. Note moyenne : 13,3

Un nez de Vouvray typé (coquille d'huître, citron, pomme, fruits exotiques).

La bouche est taraudée par une acidité invraisemblable, un tranchant implacable de silex. Prévoir des huîtres charnues (Gillardeau N° 1 en candidates).

 

 

22. Puligny-Montrachet 1er cru « Folatières » : Paul Pernot & Fils 1993

(100% Chardonnay)

DS14 - PC14,5 - LG13. Note moyenne : 13,8

Immédiate manifestation d'un chardonnay oxydatif, alourdi de bois : beurre (cuit), praliné, citron (sous forme de yaourt ou de glace), menthe en infusion, résine (Ramonet ?).

Bouche à l'opulence fatigante, balourde (mais tout de même pas impotente selon Pierre), comme parfumée au chêne frais.

Je n'aime pas du tout cette "dégoulinade" aromatique (cette incontinence) due à un élevage indélicat (et trop répandu en Bourgogne ?). 

 

 

23. Savennières - Coulée de Serrant : Clos de la Coulée de Serrant 1993

(100% Chenin)

DS15 - PC15,5 - LG15. Note moyenne : 15,2

Un nez qui peut rappeler Vouvray (agrumes, coquilles d'huître, raisin de Corinthe aussi ...). Les premières respirations m'avaient entraîné du côté de chez Trimbach.

Bouche plus toute jeune, tonique, pas très mûre, un peu chiche (mais dirigée). 

 

Rappel : La Coulée de Serrant 1993 : verticale du cru - 10/6/05 (PC)

DS13,5 – PC13,5 – MS13. Note moyenne du groupe : 13,5 

Robe dorée mate, peu d'éclat.

Le nez difficile rappelle celui du 1998, iodé (huître), végétal, moisi.

On trouve heureusement en bouche du fruit, des notes florales, une acidité vive qui prolonge ce vin un peu mince mais moins délavé que le 1998.

 

 

24. Pessac-Léognan : Château Smith-Haut-Lafitte 1996

(90% Sauvignon blanc, 5% Sauvignon Gris, 5% Sémillon)

DS15,5 - PC15 - LG14. Note moyenne : 14,8

Profil de sauvignon évolué manifeste : buis, citron.

Un vin bien dessiné, sans surprise, que je n'apprécie guère (ce sauvignon au goût téléphoné, linéaire).

Quand la variétalité végétale et fruité perdure en monotonie ...

 

 

25. Coteaux Varois : Château Miraval 1996

(100% Rolle)

DS12 - PC12,5 - LG11,5. Note moyenne : 12

Nez interlope proposant de la poire mais surtout une odeur peu recommandable de plastique (ou de caoutchouc).

Beaucoup d'alcool en bouche, plus une pointe sucrée accompagnant des goûts oxydatifs peu emballants. 

 

 

26. Bourgogne : Domaine Jean Fournier « Pinot Blanc Les Avoines » 2007

(100% Pinot Blanc)

DS13,5 - PC13,5 - LG13. Note moyenne : 13,3

Une cuvée qui s'exprime difficilement, avec du fruit blanc et de la réglisse.

Bouche alcoolisée et à l'acidité perforante. Difficile de statuer sur une origine géographique plus ou moins nordiste (pensé Sancerre anormalement ensoleillé). 

 

 

27. Rully 1er cru « Mont Palais » : Vincent Dureuil-Janthial 2005

(100% Chardonnay)

DS14 - PC14,5 - LG14,5/15. Note moyenne : 14,4

Olfaction repliée sur elle-même, limitée, boisée, citronnée.

Structure tenue, réglissée (bâton), épicée (gingembre), minérale comme si nous avions disons affaire à un encore embryonnaire St-Aubin 2007 de Marc Colin ou à un Auxey-Duresses de Boisson-Vadot du même millésime (pour l'acidité décidée).

 

 

28. Allemagne : Nahe - Weingut Hermann Dönnhoff Grauburgunder « S » 2004

(100% Pinot Gris)

DS13,5 - PC13 - LG13. Note moyenne : 13,2

Pomme, citron, fougère.

Le vin démarre un peu sucré avant de finir acide, peu associé. Seul un dégustateur perspicace trouvera le cépage (là où les autres opteront pour manseng ou chenin, eu égard à la forte acidité d'ensemble de cette production inattendue). 

 

 

29. Fixin 1er cru « Hervelets » : Domaine Bart 2006

(100% Pinot Noir)

DS15 - PC14,5 - LG15/15,5. Note moyenne : 14,9

Agréable pinot bourguignon, fruité et fleuri. Senteurs de cerise et de labour pour ce un beau "satellite de Gevrey" (que beaucoup ont vu plutôt sur Givry, en raison d'un style facile un poil terreux).

 

Rappel : Fixin 1er cru "Les Hervelets" : Domaine Bart 2006 - 10/3/09 (MF)

DS15,5/16- LG15,5 - MF16. Note moyenne : 15,8

Le nez s'ouvre sur des notes toastées d'un élevage certes présent mais intégré. Il livre ensuite une belle expression classique de pinot : terre, griotte, framboise, noyau.

En bouche le vin est doté d'une belle texture juteuse, fraîche et fruitée, à la fois fine et pulpeuse. Les dégustateurs seront partagés quant à l'origine de ce vin qui apparaît très typé "Côte de Nuits" pour Didier qui y voit l'expression d'un Vosne aux arômes de noyau, de ronce et de moka ; plutôt typé "Beaune" et son caractère terrien pour Laurent. Un vin réjouissant en tous cas, et déjà accessible.

 

 

30. Coteaux d’Aix en Provence : Domaine Hauvette « Améthyste » 2001

(100% Cinsault)

DS16 - PC16,5/17 - LG16. Note moyenne : 16,3

Robe floue, turbide.

Nez "nature" à connotation animale (sans que cela soit dérangeant), conjuguant des odeurs de fraise, de poivre, de gelée de griottes, de maquis et peut-être une pointe d'olive noire. 

Je pense sur cette expression délicieusement aérienne à une majorité de grenache associée à de la syrah, en mode talentueux, comme si le vin était produit par Emmanuel Reynaud. Un tissu gustatif de toute beauté, proche en effet de celui que l'on trouve sur les cuvées raffinées de Fonsalette. Une des surprises de la soirée !

 

 

31. Saint-Nicolas-de-Bourgueil : Domaine Yannick Amirault « Les Malgagnes » 1995

(100% Cabernet-Franc)

DS14,5 - PC14,5 - LG14,5. Note moyenne : 14,5

Indices clairs de cabernet de touraine : cassis, sol de cave, bourgeon de pomme de terre, bouillon d'escargot. L'exigence un peu ingrate mais rassurrante du cépage.

Bouche au diapason, peut-être un tout petit peu déficiente en chair. 

 

 

32. Pauillac : Château Lynch-Bages 1989

(65% Cabernet-Sauvignon, 35% Merlot)

DS15,5/16 - PC15,5/16 - LG(14,5). Note moyenne : 15,3

Un vin minéral, austère déployant des notes "noires" de graphite, de réglisse.

L'harmonie n'est pas au rendez-vous dans une présentation un peu sucrée, un peu sèche, sans la classe incontestable déjà rencontrée à d'autres occasions. Une bouteille défaillante ?

Pour Didier, un vin bien bordelais, bien rive gauche avec un beau jus de Cabernet-Sauvignon, des tannins virils mais pas secs; un peu austère, resserré mais paré de beaux arômes de bouche et de nez (un vin un peu évolué avec la classe des vieux Bordeaux).

 

Rappels :

a. Pauillac Château Lynch-Bages 1989 : 17,5/20 – 19/4/08

Registre plus immédiatement affable, fruité. Très Pauillac (minéral, cassis, cèdre, santal, graphite). Un vin qui se donne sans retenue.
b. Pauillac – Château Lynch-Bages 1989 : août 2005

PP16,5 – LG17. Note moyenne : 16,8

Expression sudiste affirmée, avec du goudron, des épices, des herbes aromatiques, des fruits noirs

compotés (cerise burlat), de l’amande, du bouillon de poule et du tabac.

Plutôt corpulent et débridé, il se rapproche d’un Porto sec non dénué de race, avec un jus épais et sanguin, mais aussi séveux, minéral, présentant une note végétale (herbes aromatiques), suffisamment de fraîcheur et une longueur glycérinée appréciable. Pas forcément aisément identifiable (l’Espagne et surtout le Douro ont été proposés), il faut attendre qu’il soit  découvert pour enfin trouver du poivron (très mûr bien entendu). On peut lui reprocher d’être lourd vis-à-vis des canons bordelais et craindre qu’il n’atteigne jamais la finesse qui devrait être la sienne,  mais on ne peut nier sa capacité d’évolution toujours intacte et on peut donc se laisser aller à espérer qu’elle aille dans  le bon sens.

 

 

33. Saint-Emilion Grand Cru : Château l'Arrosée 1990

(Merlot majoritaire)

DS16 - PC16,5 - LG15,5. Note moyenne : 16

Notes bordelaises fondues de fraise, d'épices, de café, de graphite, de fleurs. On y sent un millésime particulièrement mûr.

Bouche de belle construction, nullement déparée par du sucre résiduel (même en infime quantité), relativement tannique (Bordeaux 88 ? ou même sangiovese pour certains). Une discussion s'entame alors sur la supériorité du millésime 1990 sur le 1989 ...

 

 

34. Volnay 1er Cru « Taillepieds » : Domaine du Marquis d’Angerville 1990

(100% Pinot Noir)

DS14 - PC16 - LG14. Note moyenne : 14,7

Un nez brusque, qui renarde : tabac, graphite, herbes infusées y sont des exhalaisons un peu difficiles, dans lesquelles personne ne décèlera le type de raisin matière première. 

Bouche en confirmation, sur une mâche passablement acide, terne et triste pour une impression de maturité prononcée. Un Volnay ressemblant plus à un Bordeaux rive gauche voire à un Bandol en raison de sa tannicité exacerbée. Le style du domaine ? (dans le genre, je préfère de loin l'impressionnant Rugiens 1990 de De Montille, musclé mais raffiné). 

 

Rappel : Volnay "1er cru "Taillepieds" du Domaine Marquis d'Angerville 1990 - 24/05/03 (LG)

DS14 - PP14,5 – PC16+ - LG14,5 – VM15,5. Note moyenne : 15 

1er nez un peu réduit. L'aération clarifie l'olfaction, en dévoilant des notes de viande, de goudron, d'épices, de fruit (cassis).

Bouche sans concession, intransigeante, autoritaire, presque mordante du fait de son acidité (de surcroît dissociée). Un toucher de pinot, plutôt dense et tannique. On peut penser à un cru de barolo.

 

 

35. Italie : Brunello di Montalcino Riserva – Il Poggione 1988

(100% Sangiovese du vignoble "Le Paganelli" planté en 1964)

DS14,5 - PC15 - LG13,5/14. Note moyenne : 14,4

Olfaction assez délicate, bien mûre, apportant des senteurs de cerise, d'épices, de fleurs, de marc, de châtaigne (ce dernier indice caractéristique, très transalpin (au Nord de la Botte du moins), devenant plus flagrant une  fois le vin révélé). 

Trame tannique inflexible, effectivement plus de sangiovese que de grenache (alors que l'impression aromatique emporta plusieurs dégustateurs vers Châteauneuf - mais l'on sait qu'il existe des grenaches peu veloutés et dans cette région et en Roussillon). Je trouve personnellement la finale un peu sèche (mais peut-être est-ce dû au fait que je ne suis pas très familier de la topologie de ce cépage).

 

Rappel : Brunello di Montalcino Il Poggione 1988 : 15,5/16 – 5/9/08
Bouquet de caractère, mesuré, fin, distingué : fruit préservé (cassis), Viandox, tabac, amande, feuilles de menthe fraîche. Bouche cohérente, très sérieuse, avec du tannin et de l’acidité (mais sans brutalité même si le vin reste un tout petit peu rêche), un poil austère. Vitalité aristocratique.

 

 

36. Pomerol : Vieux-Maillet 1982 (magnum)

(90% Merlot, 10% Cabernet-Franc)

DS17 - PC17 - LG17. Note moyenne : 17

Le nez, exprimant un fruit très mûr, confit mais sans lourdeur, fédère ici des arômes aquitains tertiaires, émis puis patinés par l'âge : cassis, champignon, bouquet séché, graphite, cuir, bouillon Kub, cigare, craie, poivre ...

La bouche a fière allure. Elle se développe dans un équilibre serein (maturité de fruit, acidité accompagnatrice, alcool et bois non hégémoniques), à la manière de celle d'un beau cabernet-franc ligérien (genre Joguet 89 ou 90). 1982 est décidément un millésime mémorable. 

 

 

37. Espagne – Priorat : Costers del Siurana « Miserere » 1992

(27% Grenache, 27% Cabernet-Sauvignon, 26% Tempranillo, 10% Merlot, 10% Carignan)

DS12 - PC12 - LG12. Note moyenne : 12

A l'inverse de cet amical et racé Pomerol 1982, une unanimité défavorable accuse ce vin catalan (encore) défiguré par le bois (le bourbon conféré par le chêne américain), camphré, démembré, sec. 

Il ne nous réconciliera pas avec une région dont nous dénonçons souvent la prétention.

 

 

38. (Aucune AOC) : Mas Mortiès « Tombé du Ciel » (2003)

(100% Grenache Passerillé)

DS16 - PC16 - LG16. Note moyenne : 16

Une belle surprise avec cette cuvée aux allures de VDN (on la supposera sans surprise peu mutée).

Tombée du ciel puis dans les gosiers, sans effort, tant ses goûts de cerise épicée sont titillants et sa (relative) neutralité alcoolique gourmande. 

 

 

39. Alsace Sylvaner : Domaine Seppi-Landmann « Inédit » 2005

(100% Sylvaner, niveau SGN)

DS16,5 - PC16 - LG16,5/17. Note moyenne16,4

Nez pénétrant, plein fruit, rappelant franchement une sélection de grains nobles de pinot gris par ses parfums d'ananas rôti, de verveine, de confiture de prunes, de pomme verte.

Bouche offrant un rôti savoureux, gras mais ciselé.

Il y a déjà eu des rencontres plus ou moins réussies avec les cuvées surprenantes de ce vigneron (bon muscat cuvée érotique 1996, correct sylvaner hors la loi 2000 (un autre Sylvaner poussé dans ses retranchements de maturité ?), décevant Riesling vin de glace 1998).

 

 

40. Alsace Gewurztraminer : Maison Trimbach « Vendanges Tardives » 2001

(100% Gewurztraminer)

DS14 - PC14 - LG13,5. Note moyenne : 13,8

Nez épicé, dévalorisé par des inflexions végétales peu discrètes.

Bouche ingrate, hésitante dans son style moelleux, trop sur l'alcool et l'amer

Dans la famille Trimbach, je voudrais les secs ...

 

 

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